Créé le 06 -04-2011 à 03h20 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le mercredi 06 -04-2011 à 13 h20 | AFRIQUE REDACTION PAR :FREDDY MULONGO
Par Freddy Mulongo,
La tour administrative de la RTNC
Un boa Constrictor, le plus connu qui dispose d'un losange en noir et brun sur fond beige.
Lorsqu'on sait que les dinosaures Mobutistes écument le joséphisme et que ce dernier est un conglomérat des jouisseurs patentés, arrivistes, parvenus, seigneurs de la guerre, pillards, fourbes, roublards...des Al-Capone de temps moderne, sans foi ni loi. Rien d'étonnant que la "Prima Curia" du mobutisme soit de retour. Des fétichistes ont pris en otage les institutions à Kinshasa. Pour garder leur poste, comme sous Mobutu des joséphistes sont prêts à tout. Messe noire, maraboutage, fétiches sont les lots quotidiens de ceux qui n'ont pas conscience en leurs capacités de mamagement ! Seules les puissances occultes comptent et excellent. Dans un pays où 90 % de Congolais vont aux Eglises les dimanches matins, cela est plus qu'inquiétant. Sans vous affoler, nous vous proposons l'article fouillé de M'zée Djamba Yohé sur "Histoire ésotérique de la RDC"
"Le Prima Curia" et Mobutu Sese Seko (1)publié le dimanche 8 juin 2008
A/ Aspects Politologique et civique
Préambule
ES marabouts, et autres féticheurs satanistes étaient à l'œuvre à ce sujet. De même, les forces des ténèbres avaient conseillé la débaptisation de tous les Zaïrois à cause de la résistance que leur opposaient les prénoms chrétiens. Aussi, Mobutu, dans cet élan, avaient imposé que soient débaptisés le pays, le fleuve et la monnaie qu'il devait envoûter. L'hymne national, « la Zaïroise » fut adopté après son envoûtement par les satanistes, marabouts et féticheurs de hautes loges.
Même le drapeau national a été conçu par le marabout guinéen Cissé. (...) Il y a plus ! Si l'Italie dans l'île de Sicile, a accouché de la Maffia, ce groupe d'associations secrètes résolues à défendre « la causa nostra », à assumer la justice par elle-même et à empêcher, par un silence concerté, « l'omerta », l'exercice de la justice officielle, le Zaïre de Mobutu, longtemps après l'Italie a fabriqué aussi son association de même genre. Elle l'appelle « Prima Curia » destinée à « faire vivre à jamais le régime même au prix de sang et de sacrifices humains ».
Elle est crée le 25 mai 1985 sur l'initiative du Président Fondateur du MPR.
Son règlement intérieur est sévère et ses membres, après des séances d'initiation inspirée des pratiques indiennes, doivent prêter serment de fidélité inconditionnelle au « maître » Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu Waza Banga. Source : Kambay Bwatshia, dans : "L'illusion tragique du pouvoir au Congo-Zaïre", pg 48-49. Édition L'Harmattan, Paris 2007.
I. Après moi, le Déluge
Mobutu Sese Seko avait déjà prononcé une fatua contre la RDC : "Après moi, le Déluge" et Litho Moboti, son oncle l'avait précédé par une autre prédiction maléfique : "Bokoliana". Le Zaïre, en ce moment-là précis, était condamné à un sort ignoble.
Mobutu, quoi qu'ayant été repu de bonheur et de libéralité de la part de la République binomiale, RDC-Zaïre, le chef de l'État zaïrois n'était pas de nature a vouloir la Liberté et la Fraternité intercongolaise lui survivre.
Car, quand bien même les Belges aient réussi tant bien que mal à traverser un siècle de colonisation du Congo, il n'étaient pas parvenu à éteindre le sentiment de la fratrie pancongolaise. Dès les origines de l'EIC, en 1885, autant que celles du Congo-Belge, en 1908, il planait dans l'atmosphère une étrange affinité de cohésion de tous les Congolais.
Ce ne fut pas un hasard de circonstance qui explique cette prédisposition d'inter-relation de la communauté des esprits. Avant les Belges, il y avait des esclavagistes Arabes, Portugais, Espagnols et Français.
Cette histoire, de plus de cinq cents ans de razzia et de désolation avait permis aux Congolais d'inventer un commutateur qui le permettait par un télé-commande paranormale à communiquer entre-eux. D'entrée de jeux, je réfute l'idée que l'esclavage a commencé avec la découverte de l'Amérique, les Noirs étaient l'objet du commerce des nations européennes, arabes et asiatiques bien avant.
À l'arrivée de Stanley, venu en Afrique centrale pour retrouver Livingston perdu dans ses missions, toutes les pistes des voyageurs étaient déjà tracés.
Les Congolais communiquaient de Boma à Goma et de Libenge à Sakania. Autrement dit, si tel n'était pas le cas, Stalney n'aurait jamais pu traverser le Congo précolonial. La route des caravanes est l'oeuvre des Congolais entre-eux et ce sont ces derniers qui furent la boussole de la colonne de Stanley.
Dire qu'il n'y avait pas de voie de communication inter-régionale et continentale, c'est mentir. Stanley n'est pas Tintin et même ce dernier, c'est Hergé qui lui donne cette légende par ses planches de dessin.
Il y a dans cette rétrospective des relations intercongolaises des origines de la RDC, un facteur inamovible de l'unité des esprits par l'acuité de sa profondeur véridique.
Aucun commentaire de géographe ni d'historien occidental ne peut révoquer la familiarité étroite des Congolais entre-eux, ceux-ci se connaissent depuis bien avant le Roi Léopold II. Et quand arrive le temps de les confiner en colonie, la prééminence de leur cohésion s'affiche au grand dam de l'autorité du Congo-Belge. Celle-ci remarque que le disque dur de la conscience des congolais, c'est l'unité d'esprit et d'âme qui les habite dans le coeur.
Mobutu aura très peur de cette affinité et de cette prédisposition de ses compatriotes à vouloir sans cesse devenir un et inséparable. On en a eu suffisamment la preuve là-dessus. Dès le début de l'agression, par le Rwanda et l'Ouganda, les Mayi Mayi, ces résistants inopinés, je veux dire ceux qui n'ont pas été manipulés par la propagande des chefs de guerre, ont montré que le Congo n'est ni l'Ouest, ni l'Est, mais tout les sens cardinaux et collatéraux de sa superficie. Le Congo leur doit énormément d'avoir accompli ce que l'Armée n'a pas su faire. Je ne parle pas ici des violeurs et des tueurs.
Revenant à mes moutons, je me reprends. Effrayé par cette orientation prédominante de demeurer un, Mobutu va travailler pour casser cette cohésion intestine indéfectible pour la transmuter à travers l'incarnation de sa personne.
Déjà ce qui ne fit pas son affaire aux lendemain du 24 novembre 1965, c'est le fait que toutes les Institutions étaient en place et fonctionnaient bien. L'on peut dire sans se dédire que le coup d'État de cette année-là n'a pas de justification juridique si ce n'est le retard de la part du Président Joseph Kasa-Vubu de mettre en place les mécanismes des élections présidentielles qui devait avoir lieu au plus tard au mois d'août 1965. Pour le reste, le Congo, à la date du coup d'État de Mobutu était en paix, il n'y avait pas de guerre nulle part.
Et s'il faut faire une revue de la presse rapide là-dessus, il va falloir reconnaître que ce n'est pas Mobutu qui a mis fin à la rébellion muléliste de 1964, mais bien Tschombé à qui Joseph Kasa-Vubu avait confié de former un nouveau gouvernement. Ce sont les anciens gendarmes katangais et les troupes de l'ANC dirigées par le Général Léonard Mulamba, à Stanleyville et à Bukavu, qui mettent fin à l'aventure muléliste.
Pendant ce temps, le gestionnaire de ces opérations militiaires ne fut autre que le Premier ministre Moïse Kapenda Tschombé. Donc, en novembre 1965, il n'y a aucune guerre au Congo.
Pour deux erreurs principales commises dans l'exercice de ses fonctions dans le cours de 1960 à 1965, le peuple était en colère contre le Président Kasa-Vubu et c'est sur cette gâchette que Mobutu va s'atteler pour diaboliser le chef de l'État et les politiciens sortants. Ces erreurs devenues griefs sont :
1. La révocation de Patrice Lumumba, le 5 septembre 1960, sans le consentement ni la consultation du Parlement et encore moins de celle de l'opinion publique. Ce sont ces remarques qui sont à la base de toute la problématique de la fragilisation du Président Kasa-Vubu. Les vicitmes de cette prérogative ne furent pas que le Premier ministre, mais cette décision-là secoua l'ABAKO tout entier et celle-ci perdit sa crédibilité auprès des Bantandu et il en sorti plus tard, l'ABAKO/Mwinda. Car, faut-il le rappeler, le MNC avait pour cofondateurs plusieurs Bakongo, comme Alphonse N'Guvulu, Gaston Diomi (Diomi a même accompagné Lumumba, en 1958, à Accra pour la création du Mouvement du panafricanisme, futur OUA), les Kanza, père, fils et famille (sympathisants d'abord, puis membres du MNC) ou, le Papa Sukami, le père d'Oscar Sukami, Nzuzi Emmanuel.
Aussi il faut rappeler que le vrai fondateur de l'ABAKO à sa source est Nzeza Landu, le père de l'UNISCO, ce moule originel de l'ABAKO.
(Pour mémoire, Lumumba s'organisa avec les Bakongo parce qu'il ne fut pas bien accueilli par les Batetela majeurs de la première ligne d'influence à Léopoldville vue l'importance sociale qu'il prenait dans la capitale et au pays.
Beaucoup le traitèrent d'homme peu instruit et sans diplôme d'École Moyenne) ; 2. La révocation de Moïse Tschombé, en juillet 1965, fut la récidive qui asséna dommageablement un coup de massue sur Joseph Kasa-Vubu.
Le Gouvernement de "Salut Public" que dirigeait son Premier ministre était très populaire.
À partir du moment que Tschombé fut prié de quitter le pouvoir, tout Kinshasa et les provinces du Congo où sévirent la rébellion, comme Stanleyville (Kisangani) et Bukavu, s'insurgèrent contre Kasa-Vubu.
Dès lors, les conditions furent suffisamment réunies pour déposer le chef de l'État, qui régna de 1960 à 1965, sans qu'il y ait eu une forte protestation populaire. La CONACO, le parti de Tschombé, comme le MNC avant lui, était majoritaire dans les deux chambres du Parlement, près les Députés et Sénateurs. C'est sur ces entrefaites que désormais, Mobutu va construire ses arguments pour capitaliser sa crédibilité et dès lors en découdre avec ses prédécesseurs.
Désormais, pour ramener le prestige de la pacification de la RDC vers la gloire de sa personne, Joseph Désiré Mobutu, c'est son nom de l'époque, s'installe au pouvoir avec l'ultime objectif de passer pour le sauveur de la Nation et donc faire le menage quasi complet dans l'arène politique.
Ce faisant, le Général-Président ne tardera pas à élaborer une mise en scène savante pour évincer ceux dont il redoute la virulence. Car, s'il ne l'avait pas faite, le Parlement lui aurait demandé de quitter vite le fauteil du pouvoir.
Yvon Kimpiobi, Président de l'Assemblée nationale d'alors, n'était pas une figure à faire des cadeaux politiques aux dirigeants du pays. Ainsi, ce qui fut possible à entreprendre contre la classe politique écartée du pouvoir, c'était d'organiser le renvoi à la retraite de tous ces anciens politiciens.
C'est dans cet ordre là que Mobutu instigue un complot contre lui-même en y mêlant ses adversaires. Pour parvenir à cette fin, Mobutu utilise, pour servir d'appât à l'hameçon du guêpier de la conspiration appréhendée, les Colonels Bangala et Efomi en vue d'entraîner dans le piège Évariste Kimba, Premier ministre sortant, Emmanuel Bamba, ancien Ministre des Finances, Jérôme Anany, ex-Ministre de la Défense Nationale et Alexandre Mahamba, ex-Ministre de l'Économie de l'Énergie et des titres fonciers.
Ces fonctions auxquelles je viens de faire allusion sont à reverifier, j'étais très jeune. Cela étant, le complot offrit l'opportunité de condamner à mort à la Pentecôte ces infortunés politiciens, premières victimes du régime et qui furent jugés par le Colonel Malila.
Ces Conjurés de la Pentecôte avaient tous les yeux crevés à l'échafaud, mais leur cagoule ne permit pas à ce que la population vit cette barbarie.
Par l'exécution capitale de ces derniers après une parodie de procès au Camp Kokolo, l'épine dorsale de la conscience politique des Rdéciens prit un coup et elle ne se relevera pas de sitôt. Mobutu aura réussi à courber l'échine de la population et de la nation toute entière. Joseph Désiré Mobutu était devenu l'homme à qui tout était permis d'entreprendre.
Par cet acte audacieux d'intimidation du peuple et de ses politiciens, les réformes à faire ne souffriraient plus d'aucun obstacle, les balises du futur Mouvement Populaire de la Révolution était placées et les voies de la destinée politique de Mobutu était tracées et pavoisées. En somme, cela se résume comme une victoire du traumatisme sur la communion de l'unité des Congolais.
Mobutu était sûr qu'il avait là conquis ce qu'il voulait domestiquer, c'est-à-dire disperser la conscience nationale en puzzle. Assuré de l'efficacité de cette effriction de l'ossature de l'unité de l'âme Congolaise, Mobutu s'attaque à rendre malade l'anatomie spirituelle des Congolais. C'est ainsi qu'il n'hésitera pas de dire quelques décennies plus tard, "Après moi, le Déluge".
Relativement à cette tendance de Mobutu de vouloir de tout accaparer pour soi, c'est-à-dire le peuple, le pays et sa richesse, Kambay Bwatshia écrit ce qui suit :
"La publication du document de la Prima Curia par le journal de Léon Mukanda (Umoja, no 243 du 9 décembre 1990), a soulevé pas mal d'émotions et a suscité des rêves macabres. Certains ont même prédit qu'un jour à la chute de Mobutu, le pays serait plongé dans un gigantesque bain de sang. Rêves prémonitoires, ou rêves ordinaires ? L'avenir a montré que ce jour-là, le pays a connu la guerre atroce aux conséquences aujourd'hui incalculables.
Le Président Mobutu, par des pratiques occultes, de toutes sortes, avait lié son sort et sa vie à ceux du Zaïre. Il avait érigé une œuvre qu'il voulait plus dure que l'airain, une œuvre qu'il voulait voir transcender son existence temporelle." Source : Kambay Bwatshia, dans : "L'illusion tragique du pouvoir au Congo-Zaïre", pg 48-49. Édition L'Harmattan, Paris 2007.
Mais, pour mettre en contexte tout ce qui s'ensuit dans ce récit qui aboutit à la création de la "Prima Curia" par le régime de Mobutu, il est plus qu'obligatoire de présenter à l'intention des lecteurs, surtout les plus jeunes des Rdéciens, le profil historique du Congolais historique et actuel dans l'échiquier de sa montée vers son destin.
II. Dans la forge de la conscience nationale des origines ...
La désacralisation de la RDC est plus ancienne qu'on ne puis le croire. Au lendemain du 30 juin 1960, les sociétés secrètes et leurs avatars se sont aperçus que les Congolais formaient une nation avant toute définition des sciences politiques et juridiques. La Nation congolaise est née de la cohésion du sentiment d'appartenance à un pays dont les caractéristiques principales étaient la fierté culturelle, sportive et religieuse du sein de la chrétienté dont se réclamait la population du Congo-Belge.
Les plus fortes manifestations d'un Congo qui se percevait comme nation avant l'indépendance se situent au carrefour de la résistance morale et pendant la virulence manifeste de l'injustice.
Ce sont, les révoltes batetela de 1890, Simon Kimbangu, les émeutes du Stade Roi Baudouin de 1957 à Léopoldville et le 4 janvier 1959. À côté de cet aspect réactionnaire, c'est la musique et les sports qui complète les maillons de l'unité des Congolais. Évidemment, c'est sans oublier la bannière étoilée au fond bleu. Le Congo est l'unique pays colonial saharien qui dispose de son propre drapeau contrairement aux vastes régions de l'AOF et l'AEF.
Je récapitule. Ce sont les souffrances qui ont forgé le sentiment de l'unité du Congo. Tous les Congolais savaient que du Nord au Sud et de l'Est à l'Ouest de leur beau et grand pays, un même régime des brimades et des corvées étaient imposé à la population.
Il s'agissait des traitements et barème des punitions déshumanisants, humiliant et méprisant. L'usage du fouet était coutume partout au Congo-Belge, la relégation des personnes et des tribus était une autre dimension de l'infra-humanisation des Congolais. À cela s'ajoute la ségrégation des groupes humains établis sur la base de la différence des races. Les Noirs, dans les ghettos urbains, sont entassés pour servir de réservoir de main d'œuvre à l'industrie métropolitaine et les Blancs installés comme comme cadres instituteurs de l'ordre colonial. Les habitats de deux groupes sont distingués en :
* Zone blanche ;
* Zone noire et indigène.
Avec cette procédure de classification sociale des populations indigènes et de spécification interpersonnelle par la discrimination raciale entre ce qui peut être appliqué aux Noirs et ce qui doit être évité aux Belges et à leurs entreprises, la Belgique s'est assurée la part du lion dans le contrôle des Congolais et de leur territoire.
Au bout de ce décor, les Congolais avaient déjà une idée toute faite sur ce qu'ils étaient et signifiaient face à la petite minorité du personnel belge dans leur pays. Ils étaient des objets, des macaques et des esclaves.
Somme toute, une communauté d'hommes, de femmes et d'enfants sans droits fondamentaux. Ce constat n'est pas pour les diminuer dans leur estime intestine, c'est même une serrure qui va ouvrir les portes de la liberté tel ce projet se trame au fond de leur âme.
L'unité du Congo, s'est donc faite, par un consensus graduel de résilience et de tempérance, puis par consensus informel, mais universel de toute la collectivité des opprimés. Après cinquante années de colonisation directe, soit la période allant de 1908 à 1958, la conscience des masses avait évolué dans le sens d'une prédisposition à la riposte contre l'injustice sans être nécessairement un recours obligé à la violence. Les facteurs qui ont contribué à renforcer cette résolution de se faire respecter remontent aux lendemains de la Conférence de Berlin, de 1885. Les Congolais avaient appris à communiquer collectivement par-dessus les obstacles tribaux avec les instruments acoustiques dont ils disposaient chacun dans sa coutume.
Le tam-tam, le mondo, le lunkunfi, le lokole, l'odimba et autres idiophones ont été mis à contribution. Lorsque la Force Publique, dirigée par un Commandant de la place ou d'un corps expéditionnaire, agissait pour le pouvoir qu'elle sert, la nouvelle de la répression circulait aussi vite que l'oiseau.
Ce réseau de communication entrait en service surtout quand les ordres consistaient en une mutilation des indigènes, comme la coupe des membres de la mobilité physique du corps, à savoir pied, main et parfois les yeux. Léopold II a autorisé ces cruels sévices.
En croyant déplacer les individus et les tribus d'une terre à une autre, les Belges ont exporté l'inter-congolité culturelle d'une province à une autre. En reléguant Simon Kimbangu au Katanga, l'essor du Kimbaguisme prit une propension inattendue auprès des riverains de sa prison de Kasapa, à Élisabethville, en déménageant les Batetela du Sankuru au Bas-Congo, en particulier dans les Districts de Cataractes (Thysville et Kimpese) et du Bas-Fleuve (Boma et Tshela), le Congo-Belge a relié les Congolais en les mariant inter-tribalement à jamais.
En installant les Kimbanguistes du Bas-Congo au Haut-Congo (Bumba et Aketi d'où est né Verckys Kiamuangana Mateta), il sortira de cette expulsion planifiée une béatitude des retrouvailles inter-congolaises. Un autre cas du genre, c'est Monseigneur Matondo Kua Nzambi, le fondateur des Bilenge Ya Muinda, il est d'origine Bakongo, né à Inongo, au Bandundu, mais ses origines ne sont pas un problème sur la terre d'accueil qui a reçu ses parents déportés.
En un mot, ceux-ci ne sont qu'un exemple de ces dérangements primitifs aux procédures judiciarisées en cours durant la marche vers l'indépendance.
L'émergence de la conscience nationale s'est faite principalement avec le concours des drames socio-ethniques et de la maltraitance des Congolais coloniaux. Les indicateurs des violations des droits de l'homme et de déni de liberté se signalent à tous les détours des avenues de l'urbanisme du Congo-Belge. Ce sont ces contraintes qui ont généré, malgré elles, la conscience d'éveil des populations brimées, elles constitue l'acte imprudent d'une l'arrogance qui a incité l'irruption d'un processus de résistance et de combat pour la dignité dans la patience, la retenue et l'intelligence jurisprudentielle.
À ce processus, s'agrafe la succession des événements tragiques du XX ième siècle, leur incidence a eu des conséquences à l'intérieur du Congo-Belge.
Sur ce chapitre, les Congolais doivent savoir qu'ils sont ce peuple sur qui a reposé le fardeau des efforts de guerre de 1914-1918 et 1940-1948. D'aucuns intéressés à l'enquête de l'histoire de la RDC des origines à nos jours peuvent découvrir l'implication de leur pays comme ils ne l'ont jamais pensé ni cru. Ce qui sera retenu dans ce cheminement inconnu est la phénoménologie constituant les indicateurs des preuves pouvant être considérées comme ferment du sentiment de l'unité des Congolais vis-à-vis de leur pays et entre-eux. Voici, ci-après, les caractéristiques impersonnelles, douloureuses et tranquilles d'actualité et les actes qui ont forgé l'unité et la conscience congolaises durant la colonisation et le début de l'indépendance, le 30 juin 1960 :
* Le drapeau avec une étoile dorée sur un fond bleu au centre, celle-ci symbolisant l'unité primordiale reconnue à l'État Indépendant du Congo, à la Conférence de Berlin. Les Congolais sont le seul peuple des colonies en Afrique subsaharienne qui dispose d'un drapeau à l'instar de celui de la métropole, le tricole belge ;
* Les brimades léopoldiennes pour l'exploitation éhontée du caoutchouc, l'ivoire, le bois et la faune en général. En 1885, le Congo était vert partout ;
* Les Guerres Mondiales, Première et Deuxième, les Congolais s'y battent partout sans répit sur les théâtres d'Europe, du Moyen-Orient, Égypte compris, Éthiopie, Rwanda, Burundi et Tnganyika (Tanzanie actuelle), Etrême-Orient, dont la Birmanie où Victor Lundula, Gaston Diomi et Lomboto font corps dans l'Armée britannique conformémnt aux accords passés entre la Belgique et la Grande Bretagne, les mutineries ;
* La corvée et les exigences des efforts de guerre imposés aux Congolais de toutes les provinces au cours de la Première et la Deuxième Guerres Mondiales, les exécutions capitales des grévistes, les pendaisons des leaders des tribus qui refusent de travailler plus d'heures que les Blancs dans les mêmes circonstances ;
* La Force Publique, cette armée coloniale, a forgé le sentiment d'appartenance des Congolais à un même territoire. La langue administrative des hommes en armes est le lingala, cette exception qui fait de l'Armée et de la Police deux Institutions particulières, aura aiguisé les liens inter-congolais, car dans chaque famille, fut-elle de Sakania ou de Gemena, de Matadi ou d'Albertville, où il y a un soldat, quelqu'un est censé parler lingala. Il va s'en dire qu'en tout coin du Congo, on parle lingala, sinon dans tous les camps militaires du Congo-Belge ;
* La Musique Congolaise Moderne a pour langue de romance et de communication sentimentale, le Lingala et Léopoldville, la Capitale est lingalaphone, or c'est là que se trouve toutes les vedettes de cette musique, à savoir le Grand Kallé, Lucie Eyenga, Franco, Vicky, Rossignol, Dewayon, De la Lune, Madiata, Bukasa, sauf jean-Bosco Mwenda, la coqueluche d'Élisabethville. Partant, le Lingala devient par son actualité une langue vernaculaire pour tous les Congolais ;
* La prédominance du christianisme qu'aucune autre religion n'assaille, sauf la diversité confessionnelle de ses adeptes, il devient par ce fait un phénomène mobilisateur. Il s'ensuivra même une radicalisation de ses ailes qui n'obéissent pas à l'ordre colonial. De 1921 à 1960, le Kimbaguisme va se développer clandestinement, mais très efficacement dans toutes les six provinces et forgera à sa façon une conscience distante des directives du Congo-Belge ;
* Les Sports par l'unité de la conscience du divertissement, en football et en boxe. Le match injustement arbitré, en juin 1957, en est une preuve. Les émeutes issues de cette rencontre ne sont pas un phénomène de hooligan, mais d'une conscience collective qui réprouve l'injustice de l'arbitre belge. Etc.
Ceci revient à dire que quand l'indépendance est proclamée, le Congo est un pays uni dans toutes ses fibres et sa conscience publique, il a des caractéristiques d'une personnalité solide pour avancer seul dans le concert des Nations.
Au plan pratico-paratique de cette disposition à l'affirmation, les symboles les plus forts témoignent de cette efficience, ce sont le drapeau à six étoiles que sont les six provinces, l'Armée naissante qui dispose d'une langue nationale à elle, et le peuple reparti en agglomération ethnique dûment recensé et soudé provincialement en fonction de la parenté des tribus par leurs langues régionales, sont un atout pour réussir un départ en avant sans contrainte.
En clair, il ne manquait rien aux Congolais pour se lancer dans l'avenir avec assurance et paix. En 1960, les Congolais ne se haïssent pas. Là où se remarquent ces tendances, on ne peut point rares ou résiduelles, c'est dans les endroits que tentent de perturber ceux que la souveraineté nationale remercie. La subversion qui se signale résulte très souvent de la crainte du sentiment national des Congolais, leur unité fait peur à ceux qui cèdent la place aux nouvelles figures appelées à administrer le territoire. La physionomie magistrale de l'unité des Congolais fut sans conteste affichée à la Conférence de la Table-Ronde de Bruxelles. La chanson indépendance cha-cha demeure le monument de ce cas de figure.
C'est dans ce décor d'une émancipation appréhendée que les politologues de Belgique comme de l'espace Atlantique Nord, choisissent pour inférer leur présence dans le cercle de la classe politique du Congo, près leurs leaders. Mais cet exercice a ses sources au début des années '50.
L'on peut dire sans hésiter d'affirmer avec certitude que le déclin rapide de l'unité des Congolais tant redoutée ne résulte pas des désaccords survenus au lendemain de l'indépendance, mais des planifications organisées bine avant. Cet extrait de You Tube est un des exemples du travail de dispersion des Congolais tel que chaque pays puissant de l'Occident a voulu construire sa présence dans la future RDC.
Il y a des coïncidences qu'un passé composé conjugue avec ce que l'on redoute ou suppose. Une parole du Christ dit que tout sera dévoilé (Extrait icit)***
III. La méthode : vieillir Étienne Thisekedi et les acteurs de la CNS
Avec le recul critique, le piégeage des Congolais contre leur souveraineté nationale s'était bel bien mis en place une décennie avant l'indépendance du pays, sinon d'une manière sérieuse, dans les années '20 avec l'émergence du Kimbaguisme. À l'Exposition Universelle de Bruxelles, en 1958, tout l'édifice du complot était déjà bâti et fonctionnel avec des acteurs consignés à leur rôle sans tergiverser. Dans l'époque de la marche du Congo vers l'indépendance, les Grands Congolais, chefs des partis et leaders charismatiques, furent bâillonnés sans le savoir.
Lumumba fut étroitement surveillé par Mobutu, Tschombé l'est par Godefroid Monongo , alias Monsieur Kifuakiyo. Cette méthodologie scrutatrice du devenir du Congo par leurs dirigeants sera la lunette de prédilection pour anticiper le contrôlé du peuple congolais et de son territoire.
En effet, observant que la Conférence Nationale Souveraine fut un succès, les acteurs de tout le contrôle de Bruxelles et les corporations qui les assistent, ressentirent la même peur quatre décennies plus tard. Le départ organisé de Mobutu par le peuple sans entremise des Capitales étrangères de l'Ouest suscita la précipitation d'événements dramatiques.
Bientôt, il découlera des ratés de la CNS plusieurs révocation d'Étienne Tshisekedi comme Premier ministre par Mobutu. Ce désagrément n'arrivait pas par hasard, c'est parce que l'on voulait que la CNS s'enlise, échoue ensuite pour faire durer le processus de transition sans résultat viable.
Ce cynisme, puisqu'il faut le nommer de la sorte, parvint à atteindre son but. La transition de la RDC fut la plus longue du monde, elle eut pour conséquence de vieillir Étienne Tshisekedi et les acteurs de la classe politique dont on ne voulait pas voir émerger.
Ce ne fut pas tant le fait que ces derniers étaient menaçants, mais le complot consistait à priver les Zaïrois de jouir d'une victoire congolo-congolaise qui met fin à un régime vieux sans référence associative à l'Occident, ici ce sont la France, la Belgique, les États-Unis et l'Union Européenne.
Les Congolais maîtres de leur destin, cette éventualité n'était pas acceptée par les parrains pourvoyeurs des crédits au Zaïre. Les Congolais face aux commandes de la RDC, il y a risque de revoir sur la scène de la chose publique d'autres Lumumba, c'est-à-dire des citoyens décidés à avoir la maîtrise et la mainmise sur la République. Cette indépendance est un danger pour les cercles de la Finance internationale.
Soufflant le chaud et le froid, c'est-à-dire occupés à conseiller Mobutu d'une part et à flatter la fierté légitimede Tshisekedi d'autres part, les intervenants extérieurs venus en observateur à la Conférence nationale finissent pas brouiller la cohésion et la concorde des Institueurs de la transition. Pendant ce temps, ces acteurs du statu quo déterminés à garder le Congo dans une tour d'ivoire, dans la myopie et la polémique, déversent les Rwandais et les Ougandais pour tout déstabiliser par les massacres des masses.
Paul Kagamé et Yoweri Museveni sont les mercenaires qui acceptent d'accomplir cette besogne de faire des Congolais des chairs à canon. Tout l'échec de la Conférence Nationale prend cours avec cette agression planifiée et commanditée. Laurent Désiré Kabila, dans le maquis, à son tour, tue Ngandu Kisase, la débandade est déjà en branle. Le succès de l'AFDL, c'est l'hypothèque du Congo aux sociétés secrètes qui l'ont condamné, mais qui voisinnent et participent à l'actualité de la RDC.
Il aura fallu pour réussir ce stratagème de tout arrêter de la CNS, concevoir une astuce de vieillir les acteurs, dont le leader Maximo. Mais, ce fait accompli est également un terrorisme savant qui a consité en un vol du processus de la transition pour le diriger vers un bandit qui n'aurait jamais pu s'introduire dans le mouvement citoyen de la réforme constitutionnelle.
Laurent Désiré Kabila a été promu pour détruire ce que de raison, les Congolo-Zaïrois ont monté pour prendre en main leur maison de l'emprise d'un pouvoir totalitaire. Toutefois, les opportunistes des hordes kabiliennes n'ont vu que les vols, les viols et les pillages du Congo, ils ne se doutaient pas qu'ils se noyaient dans une atmosphère polluée de spiritisme et de maraboutisme. Les médiums occidentaux, eux, le savaient, car ils ont entraîné l'ancien régime à se fondre dans la superstition pour contrôler son chef. Par ailleurs, même si Laurent Désiré Kabila regardait en l'air sur le bateau de l'Utenika à côté de Mandela, il n'avait qu'une courte vision de ce qu'il redoutait.
IV. L'impasse
Ce statu quo est la conséquence d'un parcours dans une démocratie qui n'a pas su mobiliser ses ressources humaines pour créer une force morale capable de soutenir la République dans ses crises. Apèrs 1960, plusieurs grèves se succedèrent, des travailleurs aux étudiants. la plus élargie de toutes est celle qui terrassa le Congo, en 1964. Étudiants, surtout de Lovanium, et travailleurs, en particulier ceux de l'Union des Travailleurs Congolais, l'UTC, de Bo-Boliko, furent le maillon fort de cette révolte contre la production mal rétribuée.
Mais dans l'épicentre de ce trouble, c'est l'assassinat de Lumumba qui a tout dérangé dans la stabilité des rapports cityens. Ceux qui voulaient voir les Congolais divisés frappèrent à la bonne névralgie et obtinrent le résultat présupposé.
Le jardin vert de l'Afrique qui démarra démocratiquement s'estompa au court-circuit du 24 novembre 1965. Toutes les attaches du pacte fraternel tissées depuis les jours sombres de l'esclavage, de Léopold II et de la colonisation se déconnectèrent un peu à la façon dont la Bible raconte la perte du paradis.
On raconte qu'Adam et Ève, à leur chute spirituelle dans l'Eden, les animaux s'éloignèrent d'eux les uns des autres et ils découvrirent qu'ils étaient nus et tout à coup, ils eurent conscience de leur différnce et reconnurent les indicateurs organiques de leurs sexes distincts. Dieu à Adam raconté par les prophètes :
"Alors ils entendirent la voix de l'Éternel Dieu, qui parcourait le jardin vers le soir, et l'homme et sa femme se cachèrent loin de la face de l'Éternel Dieu, au milieu des arbres du jardin. Mais l'Éternel Dieu appela l'homme, et lui dit : Où es-tu ? Il répondit : J'ai entendu ta voix dans le jardin, et j'ai eu peur, parce que je suis nu, et je me suis caché. Et l'Éternel Dieu dit : Qui t'a appris que tu es nu ? Est-ce que tu as mangé de l'arbre dont je t'avais défendu de manger ?"
Les Congolais se distendirent entre-eux, au début de l'année '60, après l'assassinat de leur Premier ministre, le 17 janvier 1961, ceux de l'Est défendirent bec et oncles les opinions de leur Député défunt à Kisangani. Toutefois, ils ne s'étaient pas coupés, ils voulaient les explications du Gouvernement central. Car, aucun chef politique ni le Parlement congolais n'ont expliqué à la Nation pourquoi il y a eu sécession et rébellion. Pourquoi le Premier ministre fut livré pour être tué sans accusation, sans procès et sans désaveu populaire.
C'est cette occasion qui inspira Gizenga d'aller tromper des multitudes de citoyens de Stanleyville et il réussit à se faire passer pour l'héritier spirituel de Lumumba. Depuis ce temps, cet homme octogénaire n'a jamais cessé d'arborer le visage d'un révolutionnaire, il fallu, pour le confondre, les élections hideuses de 2006 par leurs mensonges.
L'impasse en fait, c'est la période des années soixante, celle-ci voit s'effriter le charisme et le leadership des politiciens congolais dans le ral-le-bol de la politicaille qui s'ensuivit. L'impasse, c'est la guerre civile au Katanga, l'impasse c'est la rébellion, l'impasse, c'est l'impossibilité d'élire un nouveau Parlement à temps, l'impasse, c'est le retard de la tenue des élections présidentielles, car le mandat de Joseph Kasa-Vubu était échu au 30 juin 1965.
Cette impasse consacra le vide de pouvoir dans un pouvoir qui s'était usé, car la population des provinces avait perdu confiance dans les politiciens et les Institutions et les Organes de l'État, fonctionnant pourtant bien, mais sans éclat.
V. Était-ce par hasard que tout cela arriva
Non ! Ce fut la conséquence que voulait voir surgir les Sociétés secrètes corporatives et les conglomérats multinationaux. Le Congo était ébranlé en s'écroulant sur son propre poids de faillite politique. Dans les calculs effectués pour produire ce résultat, il fut mis en équation plusieurs enjeux gratifiants. Le premier de toutes les conséquences présumées et planifiées fut de brouilles d'abord Lumumba d'avec Joseph Kasa-Vubu, puis laisser naître la rébellion à l'Est et au Bandndu avec l'accusation d'imputation de responsabilité aux Communistes.
C'est vrai, ce sont ces derniers qui la fomentent la subversion et les troubles, mais ces manoeuvres là sont perçues par les services de renseignements occidentaux, ils ne s'exclament pas et ne s'en étonnent pas, la consigne est de laisser faire.
Il y a beaucoup de raisons qui justifient ce laxisme, le but était d'inciter les Congolais à faire un virage à 180 degré. Au constat d'une insécurité généralisée dans la République, il sera demandé aux Dirigeants de Léopoldville de se défaire de certains symboles d'unité nationale pour des nouvelles armoiries, bannières et parcelles de l'Administration du terriroire.
Ce qui tombe tout de suite dans cette catégorie, ce sont le drapeau à six étoiles, la révocation des six provinces et la création du "Conseil monétaire" duquel il va sortir des nouveaux billets d'argent pour remplacer progressivement ceux anciens du Congo-Belge toujours en cours jusqu'en 1964. Dans cette impasse, les forces de puissances occidentales et les sociétés secrètes qui se cachent derrière elles travaillent de commun accord pour générer un personnage mobilisateur pour remplacer Lumumba dont les Étudaints des Universités se réclament être héritiers.
Partout au Congo, ceux-ci pour narguer l'autorité nationale et les intervenants informels dans l'arène du pouvoir, laissent pousser une barbiche, car ils sont encouragés dans la recherche de ce look même par les Noirs américains, dont l'illustre Malcom X. Le marketing politique et militaire finit par jeter son dévolu définitif sur Mobutu.
Évidemment, tous en Occident n'avaient pas le même schéma exécutoire pour aligner la RDC sur leur voie. Si John Kennedy aurait vécu au delà de 1963, la réalité congolaise ne serait pas ce qu'on lui a imprimé par l'Europe de la CEE, si Winston Churchill avait continué à être Premir Ministre en Grande Bretagne, l'actualité africaine se serait confectionnée autrement quand bien même, le Congo pouvait continuer à être l'enjeu des puissances de l'Atlantique Nord. En tout cas, l'impassefut bien crée et voulu et l'on rendit aveugle un peuple sur qui toute l'Afrique avait fondé tant d'espoir.
Les politiciens des années 1960-1965, à cause du manque d'interaction emballant, se jetèrent à bras déployé dans les Odres secrets dont ils avaient très peu de documentation. Cet abandon de soi aux Grands Maîtres dont on neconaissait pas grand'chose de leurs Idées-forces, camouflée par leurs sciences, parvinrent à mettre en lambeau la spiritualité des Dirigeants congolais.
Les médiums opérant procédaient par la dissociation culturelle et confessionnelle pour métisser l'activité créatrice des Congolais en lui enlevant ses repères nucléaires portés par le système de valeurs.
La victime grandiose de ce marketing ésotérique des années '60 est Albert Kalonji.
En devenant le Mulopwe du Sud-Kasaï, ce dirigeant remarquable entreprit d'expatrier ses biens et ses avoirs sous le nom social de son Empire, à savoir "l'Empire du Sud-Kasaï". Au final, ses comptes bancaires et sa fudicie étaient localisés en Belgique et dans quelques pays d'Europe non bine élucidés. C'est là que le piège se referma sur kalonji. À la fin de sa rébellion contre Léopoldville, il se rendit en Belgique pour jouir de la fortune qu'il y avait envoyé, mais les Fonctionnaires des Institutions financières de Belge confondirent l'ayant-droit, ceux-ci n'ont pas refusé de lui rendre ses avoirs, mais ils lui donnèrent une carte du Congo pour que ce dernier leur indique la localité de l'Empire du Sud-Kasaï sur ce pays.
Et comme il ne fut pas évident d'en localiser l'adresse, Albert Kalonji perdit sa fortune à la barbe et au nez de ceux qui l'ont encouragé, voire soutenu dans l'érection de son Empire.
Sa Majesté, fureiux de cette escroquerie savamment montée contre lui, abandonna la loge qui a prédaté sa richesse pour s'affilier à un nouvel Ordre. La suite de cette histoire ne m'intéeresse pas, mais Albert Kalonji s'effaça de la scène publique après avoir été remis sous perfusion par Moïse Tschombé dans le Gouvernement de "Salut Public".
Dans tous les deux Kasaï et au Congo, Albert Kalonji n'était plus ce brillant politicien qui leva une ville des pépites de diamant, Bakwanga, en capitale de l'actuel Kasaï oriental.
C'est la Pentecôte qui nous a échappés, renaissons de nouveau à la vie de l'Esprit.
(À suivre ...) Remarques :
* Il est important que l'on ne confonde pas ce thème de l'histoire ésotérique de la RDC avec la réalité de certains personnages dans la vie quotidienne et communautaire. Les Belges ont commis beaucoup d'impairs et des fautes graves contre la personne du Congolais, mais ailleurs, ils ont accompli des oeuvres louables, c'est cela l'ambivalence du caractère humain. Le Mobutu qui est mis en examen ici, c'est celui qui a profané la Pentecôte et cette histoire-là, aucun Congolais ne peut s'empêcher de la transmettre à la postérité. Les Congolais ont perdu une partie de leur puissance spirituelle par cet acte qui fut, par motivation et par entendement, un désir de dominer et d'accaparer pour soi l'âme collective pour ses propres complaisances. En rappelant ceci, on rend hommage à ceux qui ont résisté contre cette incarcération de l'esprit par un homme totalitaire ;
* N'oublions pas que le budget des villes de Bruxelles, de Montréal, de Londres, de Johannesbourg, de Rabat, de New Delhi et de Pékin est supérieur au budget national de la RDC, alors qu'à l'inverse ce que l'on exploite au Congo durant une année est au-dessus des budgets de toutes ces villes additionnées, du budget des États-Unis, du budget de la Russie et du budget de l'Union Européenne. Il y a tout pour faire du Congo un État souverain, digne et prospère, mais il faut que cesse les coups-bas inter-Congolais. C'est le préalable à tout esprit de réussite et de concorde nationale. Si les Congolais se tiennent, ils dévouvriront les manoeuvres des étrangers et l'Occident, au lieu d'être le patron dans notre salon, une fois démasqué, il se tiendra à la porte pour demander l'entrée en toquant poliment.
* En tout cas, moi, Djamba Yohé, je vous livre ma réflexion, et vous transmet ce que je sais du pays. Si ce que j'écris tombe comme une lettre morte dans vos ordinateurs, vous serez vous-mêmes les victimes de votre insouciance. De toutes les façons, ma part est faite, il faut la corroborer avec d'autres contributions de Congolais éclairés en RDC et à travers le monde. Ceci est la voix de mon testament spirituel et moral. Plus nous nous tiendrons ensemble, aussi forts nous serons. C'est même là la devise de nos oncles belges "L'Union fait la force".
HISTOIRE ÉSOTÉRIQUE DE LA RDC, (4)
"Le Prima Curia" et l'anatomie spirituelle des Congolais (2)
B/ Aspects occulte et démonologique
Préambule
Film de Thierry Michel un vol du patrimoine filmique de la RDC
Saül consulta Yahvé, mais Yahvé ne lui répondit pas, ni par les songes, ni par les sorts, ni par les prophètes. Saül dit alors à ses serviteurs : "Cherchez-moi une nécromancienne, que j'aille chez elle et que je la consulte", et ses serviteurs lui répondirent : "Il y a une nécromancienne à En-Dor. "Saül se déguisa et endossa d'autres vêtements, puis il partit avec deux hommes et ils arrivèrent de nuit chez la femme. Il lui dit : "Je t'en prie, fais-moi dire l'avenir par un revenant, et évoque pour moi celui que je te dirai. "Mais la femme lui répondit : "Voyons, tu sais toi-même ce qu'a fait Saül et comment il a supprimé du pays les nécromants et les devins. Pourquoi tends-tu un piège à ma vie pour me faire mourir ? "Alors Saül lui fit ce serment par Yahvé : "Aussi vrai que Yahvé est vivant, dit-il, tu n'encourras aucun blâme pour cette affaire. "La femme demanda : " Qui faut-il évoquer pour toi ? ", et il répondit :
"Évoque-moi Samuel. "Alors la femme vit Samuel et, poussant un grand cri, elle dit à Saül : "Pourquoi m'as-tu trompée ? Tu es Saül !" Le roi lui dit : "N'aie pas peur ! Mais que vois-tu ?" et la femme répondit à Saül : "Je vois un spectre qui monte de la terre. " Saül lui demanda : "Quelle apparence a-t-il ?", et la femme répondit : "C'est un vieillard qui monte, il est drapé dans un manteau. "Alors Saül sut que c'était Samuel et, s'inclinant la face contre terre, il se prosterna. Samuel dit à Saül : "Pourquoi as-tu troublé mon repos en m'évoquant ? (...) " Pourquoi me consulter, quand Yahvé s'est détourné de toi et est devenu ton adversaire ?" Source Bible de Jérusalem : 1 Samuel, 28, 6-15 et 16.
I. À la source du synchrétisme mobutien
L'histoire des 32 ans de régime Mobutu à la tête de la RDC/Zaïre, vu dans l'angle de la transcendance spirituelle et du "Tout Autre", c'est-à-dire, Dieu, aura été un échec d'évolution cultuelle, (Notez que cultuel est différent de culturel), et un non avènement de dépassement au plan de la civilisation de l'intériorité mystique de l'humain rdécien.
C'est le bilan du ravail d'enquête canonique qui renvoie à cette conclusion. Au Congo-Belge, comme je l'ai dit dans la dernière communication, le futur chef de l'État zaïrois avait déjà jeté son dévolu sur le syncrétisme rituel de type oriental et la sorcellerie. Mobutu rêvait de pouvoir et de domination par la magie. Il se raconte, qu'au temps colonial, celui-ci avait obtenu des gourous du sous-continent indien une formule abracadabrantesque pour changer de race en vue d'être parmi ceux de siens qui n'avaient pas de problème d'être invités par les Blancs dans les rencontres institutionnelles et sociales organisées pour les cadres évolués et immatriculés de l'époque.
Ceci n'est pas une adecdote, au cours d'une conversation que j'avais eu avec Papa Joseph Diangienda Kuntima, car je le fréquentais lorsque je le pouvais pour me faire expliquer les difficultés que je rencontrais ou me faire conseiller par lui au moment où mon savoir était à la lisière de sa gymnopédie cognitive.
Ce jour là, j'ai voulu alors savoir si le Président se transformait en homme blanc. Son Éminence n'a pas dénigré le chef de l'État, mais il m'a dit qu'il l'a vu confronté à l'Establishment belge, celui-ci le reprochait de ses multiples transmutations raciales.
Et quand il était témoin de ces genres de rémontrance de visu, son geste d'aîné était d'inviter Mobutu à abandonner cette pratique là. Mobutu était en admiration de Joseph Kasa-Vubu, de Joseph Albert Malula, de Patrice Lumumba, de Cyrille Adoula, de Joseph Ileo. Ainsi, quand il les voyait reçus dans la haute sphère politico-sociale du Congo-Belge, il était ému et envieux. Devant ce spectacle, Mobutu voulait être aussi de la partie. Pour parvenir à ce piédestal, il lui fallait transcender autrement, ce faisant, ce fut par cette transfiguration.
Pendant les cinq premières années de l'Indépendance, Mobutu s'est mis à la recherche de ceux qui pouvaient lui apporter ce pouvoir mystique, il voulait posseder l'intelligence du sixième sens et interagir avec la puissance surnaturelle sur ses interlocuteurs. La première personne qui lui fait l'impression d'être en face de la fin de cette quête est "Mama Onema" en 1964.
Elle avait été capturée après la débandade des Mulélistes lors de l'assaut des Gendarmes katangais, des parachutistes belges et des mercenaires. L'Armée Nationale Congolaise de cette année-là était un bloc hétéroclite des soldats brassés par la force idéologique véhiculée par la guerre froide.
II. Le Pape et le Féticheur
Après la pendaison des Conjurés de la Pentecôte, Mobutu fut terrassé par une peur épouvantable et traversé par des remords à fleur de peau, l'acte qu'il a posé était plus lourd que le poids de sa carapace spirituelle de jeune-homme de 35 ans. Les jours et les nuits qui suivirent, ce sont des terribles cauchemars qui troublaient ses sommeils régulièrement.
Le Président de la République, pour échapper aux visions nécropolitaines qui le hantaient matins et soirs, partait se réfugier au quartier Immocongo, plus tard quartier du 20 mai, chez l'Achevêque de Kinshasa qui n'est nul autre que Joseph Albert Malula.
Pour le délivrer de cette phobie mortuaire, le Prélat arrange très vite, au début de 1967, un rendez-vous de réparation philo-exorciste. Mobutu est reçu, avec toute sa famille, par le Pape Paul VI.
Cette audience fut une demande d'absolution de la faute due aux peines capitales qu'il a infligées injustement aux victimes de cette condamnation.
Paul VI ne fut pas dupe, il a dit à Mobutu, comme Jésus a dit à Marie-Madeleine, Vas et ne pèche plus. Ce dernier n'était pas comme la femme infortunée que des vieux libidineux de cette Jérusalem là voulaient lapider, Joseph Désiré a écouté le Pontife de Rome comme le jeune-homme riche des Évangiles a écouté le Christ.
Cependant, à son retour à Kinshasa, des cauchemars, Mobutu n'en faisait plus, mais comme il tenait à garder le pouvoir sans avoir envie de le rendre en 1970, mal lui en prit de demeurer un Président recte, il a délibérement décidé de continuer à fréquenter le sous-sol de l'ésotérisme.
Le drame insoupçonné pour Mobutu dans toute ses pérégrinations initiatiques, c'est le fait qu'il avait très peu de culture dans l'ésotérisme occidental. Il a alla de loge en loge sans jamais être satisfait, aussi le langage théosophique, théurgique philosophique et athéologique de ses maîtres ne lui permettait pas de comprendre les concepts des vocabulaires cachés portés à son intelligence d'apprenti.
Fatigué d'être ce disciple de l'école des Oracles venus des colonnes d'Hercule, à savoir la Hellade, la France, la Grande Bretagne, l'Europe occidentale et l'Atlantique Nord toute entière, Mobutu se tourna vers ses arrières coutumières. Il fréquenta les Bapende, dont "Bongo Bosey" et le père de N'Singa Udjuu Unguankebi Untube.
Bongo Bosey, c'est le père de Papa Wemba le catcheur. Et de celui-ci, il n'obtint rien, car ce chef coutumier était d'abord un philosophe qui respectait les secrets de sa tribu.
À Sontin, Village de N'Singa, que chanta Franco dans "Ongosungemene", en 1969, Mobutu n'obtint rien non plus, car le père de N'Singa voulait que son fils, co-rédacteur de la Constitution du 24 juin 1967, devienne présidentiable, en 1970.
Comprenant ce danger, le Président Mobutu va monter un piège contre N'Singa, il lui confie l'intérim du gouvernement pendant que lui va en périple au Japon (pays à vérifier). Or, N'Singa, quand il était encore Ministre de la Justice, il avait fait promulguer une loi contre le détournement d'argent. Cet article stipulait que tout Congolais trouvé coupable de détournement d'une somme de 5.000 zaïres et plus était de facto condamné à mort. Pourtant, c'est le piège que lui tendit Mobutu.
N'Singa durant son intérim dilapida 100.000 zaïres. L'affaire fit scnadale, le Congo était à l'approche des élections présidentielles de 1970, le Bureau Politique du MPR trouva là un occasion de limoger ce Ministre de l'intérieur qui avait commis un crime financier de détournement des fonds.
Pour mémoire, les rédacteur de la Constitution du 24 juin 1967 sont Joseph Désiré Mobutu, Étienne Tshisekedi et Joseph N'Singa, c'est-à-dire N'Singa Udjuu Unguankebi Untube. Malheureusement a fait parler la Constitution sa propre langue et celle de deux autres fut éteinte.
La défenestration de Joseph N'Singa fit un séisme politique, car avec ce scandale, Mobutu avait presqu'achevé d'éliminer les Grands politiciens congolais de la scène nationale. Déjà, en ce moment là, le Président a réussi à permuter Tshisekedi, du Ministère de l'intérieur à celui des Plan, puis comme Ambassadeur au Maroc.
Cependant, les Grands congolais limogés ou tués sont (Vérifier toujours mes dates pour les assigner à leur événement d'une manière juste, mais je me trompe très peu là-dessus) parmi ces noms choisis pour illustrer le récit :
1. Joseph Kasa-Vubu, après le coup fut relégué à Tshela dans son patelin d'origine, mort à 59 ans ;
2. Moïse Kapenda Tschombé fut exilé en Espagne, mais la complicité d'un de ses proches le fit arrêter par détrounement d'avion, il mourut à 50 ans en prison en Algérie après avoir consommé chaque jour du poison dans la nourriture que ses géôliers lui versaient. Le détourneur de son avion est un français, un repris de justice, nommé Francis Bodnam ;
3. Cyrille Adoula, fut envoyé à Washington comme Ambassadeur, en 1966, et il mourut en Suisse à Lausanne, à l'âge de 56 ans, après un long séjour d'internement sans rémission, avant cel, au début de sa maladie, aux Cliniques Universitaires de Lovanium, il était le voisin de mon père par chambre mitoyen ;
4. Les Conjurés de la Pentecôte, ils étaient pendus le jour de la descente du Saint-Esprit dans le calendreir du paroissien romain, c'est-à-dire catholique ;
5. Les Colonels Tshatshi, Puati, Tshimpola, Kudia Kubanza, l'ex-gouverneur Lubaya, le technocrate Kashama Nkoy, etc...
Ceux qui sont écartés, quand ils ne sont pas assassinés ou confisqués à la vie, ne dépassent pas 60 ans dans la plupart des cas. Ce sont donc des jeunes que Mobutu a éliminé de l'existence et du théâtre de la vie politique et publique. Toutefois, ce n'est pas sans rituel que ces personnages enjambent, par la transcendance, l'autre rive. Les corps des conjurés de la Pentecôte et ceux des officiers, comme le Colonel Tshimpola, perdent quelque chose de leur intégrité. Ces morts, à part Kudia Kubanza qui moura plus dans les mêmes conditions, sont récupérés pour le laboratoire qui décide de quoi prendre et de quoi laisser.
Lorsque ces officiers Kalume, Mwepu, Panu-Bule sont exécutés au petit matin à Djelo Binza, le Président Fondateur prend soin de soustraire à leur dépouille des reliques devant entrer dans sa collection des victimes dont il garde le souvenir. Il y avait à ce spectacle de condamnation à mort, de 1977, tous les membres du Gouvernements et du Bureau Politique.
Mobutu voulait leur faire peur et leur dire que les prochaines exécutions serot plus cruels encore pour ceux qui tenteraient de menacer son pouvoir. Le peloton d'exécution n'était pas fait des caporaux et soldats, mais des majors et Capitaines, amis intimes des condamnés.
Celui qui a tué Kalume est son propre collègue dans la vie de tous les jours et un copain, sinon ami de longue date.
Le Président Mobutu n'était aucunement emballé par l'idée d'embrasser la rectitude morale de sa confession auprès du pape Paul VI, lequel n'était pas un myope. Néanmoins, comme Pontife et synthèse de l'autorité de l'Église, il n'avait pas à suivre les pérégrinations d'un chef de l'État qui était arrivé chez lui pour jouer au laveur d'étaoffe sali en public. Ce n'est pas sa proxémie à côté du Pape qui a changé son coeur, Mobutu politique était d'abord un féticheur avant d'être Président de la République.
Et comme tel, c'est la puissance de la cité qui l'intéressait beaucoup plus que la componction du coeur après des exécutions capitales le jour où l'Esprit Saint traversait le ciel pour descendre sur l'Église en prière.
Après cette audience hautement médiatisée, Mobutu n'a pas abandonné ses pratiques superstutieuses. La mort des adversaires politiques a repris de plus belle dans l'arène de l'État, mais le scenario de ces massacres et liquidation prirent vacances de l'espace public pour devenir un rituel de l'anti-chambre.
La tombe collective de bien des victimes se trouve être le Fleuve Congo dans sa partie Est à Kinsuka. De l'autre rive du fleuve à Brazzaville, la zone témoin des barbaries la plus proche est le pont de Djoué sur la Lufulakari.
III. Trente-deux années de nécrophilie
Quand les Europeéns, avant la Conférence de Berlin, durant ses assises et après sa tenue, s'intéressaient à l'Afrique et au Congo, ceux-ci, à cause du fait qu'ils ont longtemps évolué avec des pactes et des alliances chez eux, ils ne s'étaient approchés des populations locales aventureusement sans principe de précaution sécuritaire ni jurisprudentielle.
La course vers l'occupation des terrains étaient comme le disent les Anglais "un must". Certes, de temps en temps leur conduite était déplorable et souvent sans respect visà-vis des Noirs, mais la motivation de s'installer pour plusieurs années en terre africane les avait rendu sage. Pour acquérir des territoires au nom de leurs pays, ces soi-disant explorateurs prenaient soin d'avoir une bonne tenue et surtout de la retenue.
Ce sont les cadeaux de toutes sortes qu'ils apportaient aux rois et chefs coutumiers des tribus rencontrés. C'est ainsi que pour devenir propriétaire d'un lieu, ils s'arrangeaient de telle sorte que l'acquisition réponde à trois critères essentiels. il fallait qu'il ya ait entre les deux parties concluantes :
* Un accord de principe sanctionnant l'hypothèque du terrain offert ;
* Une signature pour ratifier l'endroit dûment donné ;
* Une célébration bilatérale pour nouer les liens ainsi crée.
Dès lors, il ne pouvait rien s'accomplir sans que ce rituel ne fut au centre de la négociation initiale. Partant, il faut comprendre que chaque fois qu'une initiative de type bilatérale convoquant à la rencontre les Congolais et les Belges, la procédure de transaction dans une entreprise donnée devait absolument faire l'objet d'une consultation sérieuse avant toute conclusion d'accords ou d'accommodements.
Il résulta de cette formule de communication transactionnelle une tradition qui se perpétua sans déroger au principe de consultation mutuelle, surtout du côté congolais propriétaire des lieux, cela jusqu'après 1960.
En d'autres mots, lorsque Mobutu arriva au pouvoir, il ne pouvait pas agir sur l'ensemble du territoire nationale, du moins dans certaines questions majeures, sans pouvoir consulter les resposables de l'espace entrevu ou appréhendé. Car, passer outre les gardiens traditionnels de ce patrimoine aboutissait souvent en queu de poisson et en révolte des populations autochtones lesées. Les exemples les plus en vue sont :
* Lors de la Construction d'une Église ;
* Lors de l'érection d'un pont sur une rivière ;
* Lors de l'installation d'un représentant de l'Administration coloniale, etc.
À la fin de ces agréments, la partie congolaise et la partie belge célébraient ce momentum par des cérémonies significatives soulignant le mérite de l'entente ou de la transaction. Au début de l'État Indépendant du Congo et du Congo-Belge, les manifestations de cession de territoire s'accompagnaient des Traité d'amitié de coopération ou de Concorde d'amitié perpétuel ou ponctuel.
Au bout du compte, ces contrats sanctionnés avec courtoise aboutissent par la collaboration entre fonctionnaires belges et chefs Congolais, cela sous-entend aussi qu'à l'avenir les deux parties devraont échanger des informations sur presque toutes les questions de la vie partagée dans la bipolarité communautaire et institutionnelle belgo-congolaise.
Mais il y a plus, le seul fait d'avoir conclu des Traités d'amitié, de coopération et de concorde est en soi la signature d'un pacte, d'une alliance, d'une convention. Partout où ces actes juridiques ont eu lieu, il s'est établi dans la mentalité des gens des deux bords un sentiment de profond attachement, mais surtout un immense respect spirituel pour les gestes cérémoniels qui ont été accomplis en fonction des contrats conclus.
Donc, là où on a construit une église, un pont, un sanctuaire ou un monument, personne ne devait aller déranger l'ordre spatial qui y a été inauguré. Les anciens que sont nos parents nous ont raconté que pour ériger tel pont, il y a eu des cérémonies intenses de négociations avec les chef de la tribu, car auparavant le service de Ponts et chaussé de l'État n'ont pas réusssi à fixer un brique.
Tel hôpital, malgré son inauguration, a continué à faire beaucoup des désès, il a fallu que le Mfumu des Bena Tshitolu soit d'accord pour que la taux de mortalité décline. Cette église a été construite à cet endroit quand le lieu a été exorcisé et le chef a contraint les sorciers à ne plus se manifester sur l'adresse que Dieu choisi pour la mission.
Ce sont ces consécrations qui ont fait peur à Mobutu quand il pris le pouvoir. Au lendemain du 24 novembre 1965, Mobutu a décidé de soumettre ces adresses et ces lieux sous la coupole de sa puissance spatio-temporelle acquise auprès de ses gourous. Avant un mois, si mes souvenirs sont bons, le jeune Général entreprit un voyage pan-congolais qui dura plus de 45 jours.
Mobutu visita toutes les provinces de la RDC du Nord au Sud et de l'Est à l'Ouest. Nous sommes à la fin de 1965 et au début de 1966. À chaque escale, le nouveau Président faisait ramasser chaque terre pour l'emporter avec lui à Kinshasa.
En février 1966, Mobutu avait toute la terre de tous les coins du Congo en sa possession. C'était le premier échantillon de la propriété commune des Congolais qui était soustrait à leur communauté nationale pour les exposer aux forces du mal.
Le but de Mobutu, après le coup d'État de 1965, était d'incarcérer l'effervescence de la vie intérieure des Congolais, il voulait inaugurer une ère de longue obscurité des libertés de conscience et surtout celle contre toute les objections citoyennes allant dans le sens d'interpeller ses faits et gestes politiques, civils et sociaux.
L'Église catholique et les Églises majeures de la RDC l'inquiétaient sur ce projet. Les Protestants, les Kimbaguiste étaient des terribles blocs à son projet de contention de l'activité cérébrale créatrice des Rdéciens. Alors, face à cette muraille de protection de l'intégrité morale des Congolais, Mobutu résolu de frapper contre cette résistance. Ses conseillers en matière occulte lui demandèrent de mettre l'ésychie en prisosn.
L'ésychie est un terme théologique, c'est le silence de l'esprit qui donne à l'âme vivante le repos intérieur pour élever l'individu par l'oraison mystique, par la retraite ou carrément par l'examen de conscience. Les Congolais, de 1960 et de 1965, priaent beaucoup et prennaient le temps de se ressourcer à travers plusieurs re-collection et cela sous aucune instigation des Révérends improvisés.
La construction de la cité de Nganda, à Kintambo, par Monseigneur Malula, en 1967, est un témoignage qui en dit long.
La première victime directe de cette résistance relative à l'hypothèque des âmes aux désirs exprimés par le chef de l'État est Emmanuel Bamba, pendu le jour de Pentecôte. Mobutu a vu comment cette personnalité, avec Papa Joseph Diangienda, a gardé son intégrité face aux Belges.
Aussi l'histoire du Kimbaguisme est un édifice qui montre que la force et la persécution ne peuvent rien quand les consciences sont éveillées et décidées à atteindre l'idéal qu'elles se sont fixées.
En un mot, l'incarcération de l'efferscence et de l'autorité de l'âme, comme le voulait Mobutu, consistait :
* À inhiber les mouvements spirituels et mystiques présents dans tout être humain, c'est ce sentiment qui fait que les hommes de race blanche, jaune, noir ont les mêmes états d'âme et les mêmes aspirations devant les joies et les peines. Ce n'est pas différent d'un Belge quand un Congolais dit à une femme "je t'aime" ou quand un Belge est indigné devant les propos contre la RDC de son compatriote Karel De Gucht ;
* En la négation de son propre moi pour sublimer celui du culte de la personnalité du Président de la République, c'est-à-dire en inaugurant dans le pays spatio-temporel l'iconographie de Mobutu. C'est ce qui deviendra le mobutisme plus tard ;
* À séparer les affinités des Églises avec le peuple en vue de produire un type nouveau de citoyens qui est détaché de la législation ecclésiale et de la pratique religieuse conventionnelle. Ici, il faut voir la célébration des grandes fêtes liturgiques, à savoir : Pâques, Noël, Pentecôte. C'est pourquoi Noël fut supprimé entre 1972 et 1974, mais c'était impossible d'expurger Pâques et Pentecôte, parce que ces fêtes-là ne tombent que le dimanche. Toutefois, la plupart de ces journées là, le MPR organisait des meetings pour empêcher lesdites célébrations. Tel fut le cas de la pendaison des conjurés de la Pentecôte ;
* À aveugler les Congolais dans leurs efforts de progression vers la construction d'une démocratie solide et durable. Tous ceux des acteurs politiques comme ceux du journalisme soucieux de la santé du système de valeurs qui tenteront de raisonner Mobutu là-dessus seront purement et simplement limogés ou assassinés. Les cas les plus flagrants dans la presse sont le limogage deSylvain Goontcho, Clément Vidibio, Cyrille Momote, Léonard Kadima, Tshitenge Madika, Benoît Lukunku Sampu et même d'Alphonse Mavungu.