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Les législatives : chaos en perspective

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Créé l 15-12-2011- 06h23 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le jeudi 15-12-2011     13H43 AFRIQUE REDACTION PAR :POTENTIEL

 

 



Il n’y a pas eu de temps mort dans le processus électoral, nonobstant la proclamation des résultats de la présidentielle et les incidents qui s’en sont suivis. Bien au contraire. L’on est actuellement au stade de la compilation des résultats des législatives 2011. Mais rien de nouveau sous les tropiques. Par contre, le spectre d’un chaos est toujours omniprésent.

Deux agents de la CENI sont incarcérés à la prison d’Isiro, dans la Province Orientale. Ils sont accusés d’avoir falsifié des résultats dans la circonscription de Rungu au profit d’un candidat. Nouvelle rapportée et diffusée par Radio Okapi.

Auparavant, Le Potentiel avait fait allusion au désordre qui prévalait dans les centres de compilation. Des «vieux démons» avaient envahi ces centres de compilation pour exercer des pressions sur les agents de la CENI afin de renverser les résultats pour qu’ils reviennent sur scène. Acte incivique et malhonnête qui ne vise qu’à dénaturer le vote et à falsifier la vérité des urnes.

Autre constat : cette exubérance, cette joie anticipée, cette arrogance de certains candidats qui crient déjà haut et fort à «leur victoire». Ils en sont absolument convaincus comme si le vote ne servait plus à rien, et dans un langage pervers, ils affirment à qui veut les entendre qu’ils ne «voient pas comment ils perdraient les élections», eux qui ont déjà une «certaine expérience» dans ce genre de compétition (sic).

Tout se passe comme si le décor est déjà planté pour que la vérité des urnes soit falsifiée. A voir comment les centres de compilation sont envahis par des candidats qui rôdent tout autour comme des vautours, en plus de toute cette paperasse électorale éparpillée par endroits, le spectre d’un chaos s’affirme chaque jour davantage.

Leçons de la présidentielle

Evidemment, la question est celle de savoir si la Commission électorale nationale indépendante, CENI, a tiré les leçons utiles de toutes les observations formulées après le 28 novembre. En effet, les rapports des missions d’observation des élections, tant nationales qu’internationales, ont toutes relevé qu’il y a désorganisation au sein des centres de compilation. Que le matériel électoral sensible n’soit pas protégé et que la désorganisation décriée favorise le mauvais comptage des bulletins. S’il faut prendre en compte la remarque de la Mission d’observation du Centre Carter selon laquelle plus de 2 000 plis des centres de vote auraient disparu, le comptage des voix ne reflèterait pas du tout la vérité des urnes. Que l’on n’ait pas la mémoire courte. Il s’agit bel et bien «d’une élection couplée». Un tout. Un paquet. Un colis. S’il se perd, tout se perd. Comme lors de la compilation des voix à la présidentielle, l’on risque de connaître les mêmes problèmes qui produiraient les mêmes effets pour les législatives. L’on serait bien reparti pour des contestations en cascade quand on sait qu’il y a 18 386 candidats à la députation nationale. Les frustrés ne sont pas tous nécessairement des enfants de chœur de manière à accepter naïvement, avec un large sourire, les résultats.

Pire encore. Des accrochages pourraient avoir lieu dans plusieurs coins de chaque province. En témoigne, ce qui s’est passé lors de la pré campagne, voire durant la campagne électorale elle-même lorsque des candidats d’une même famille politique n’ont pas hésité à recourir à la violence pour se faire entendre. Il y a là un parfum de la «guerre des clans» au niveau national du parti et des affrontements interethniques en perspective, au plan local. Double chaos à l’horizon.

La représentation nationale menacée

Mais la grande menace est celle qui pèse sur la représentation nationale. C’est-à-dire, l’Assemblée nationale. Souffrez que l’on rappelle que cette élection couplée de 2011 se joue au niveau de la députation nationale. Et qu’à ce titre, trois hypothèses sont permises. La première, c’est qu’on aura un président avec sa majorité parlementaire. La seconde, un président sans majorité parlementaire, et enfin, la troisième, aucune formation ou plate-forme politique sans majorité parlementaire avec cette évidence de la constitution d’un gouvernement d’union nationale.

A la promulgation des résultats provisoires de la présidentielle, la CENI a proclamé le vainqueur, en attendant que la Cour suprême de justice ne valide ce résultat. Un président de la République a été élu et attend d’être sacralisé. Mais il n’est pas encore sûr de disposer de «sa majorité parlementaire». D’où le caractère crucial de la compilation des résultats des législatives.

Dans l’hypothèse où la vérité des urnes serait faussée, la tension monterait d’un cran et que la crise politique qui s’affirme chaque jour ne fera que s’accentuer. En plus, la crainte des violences pourrait s’amplifier et le pays risquerait de basculer dans un chaos indescriptible.

Il sera encore élevé dans la mesure où cette même majorité parlementaire devra former le bureau de l’Assemblée nationale ainsi que le futur Premier ministre qui aura la mission de constituer le nouveau gouvernement.

La responsabilité de la CENI est totalement engagée. Elle doit l’assumer avec plus de compétence pour consacrer la crédibilité d’un scrutin déjà fortement entamée avec l’annonce des résultats de la présidentielle. Mais aussi celle des partis politiques contraints de continuer de veiller au grain jusqu’à la fin.

Si la stratégie électorale ne s’était focalisée que sur la présidentielle, il est entendu qu’ils auront lâché la vigilance et perdu des sièges, ratant ainsi le coche. Dans la mesure où ils n’auraient pas maintenu des témoins en permanence, ils auront difficile à avoir gain de cause si jamais ils se décidaient de contester les résultats.

Au-delà, la Cour suprême de justice aura du pain sur la planche. La pile des contestations qui pourrait se trouver sur son bureau risque de tirer en longueur l’examen des contentieux électoraux. Pas étonnant que le premier trimestre 2012 soit encore très agité.


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