Créé le 18 -02-2011 à 00 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le vendredi 18 -02-2011 à 10 h10 | PAR : OBSERVATEUR
Dans un contexte dominé par la dépréciation du taux de change du Franc Congolais, le mois de janvier 2011 aura connu un hausse du niveau général des prix à
Kinshasa. Cette réalité est confirmée par l’Institut national de la Statistique (INS) dans son indice des prix à la consommation des ménages du mois de janvier. « L’indice officiel des prix à la
consommation des ménages à Kinshasa a enregistré une augmentation de 3,4 % en janvier 2011 par rapport au mois de décembre 2010 », rapporte le document rendu public par l’INS.
Selon cet établissement public à caractère scientifique placé sous la tutelle du ministère du Plan, le renchérissement des prix constaté en janvier dernier tire son
origine de trois facteurs. Il est ici fait allusion à la dépréciation du Franc Congolais par rapport aux principales devises, notamment le Dollar (+0,9) et l’Euro (+1,3) ; à l’effet saisonnier
non favorable à la culture de certains légumes et à la rupture de stocks de certains produits vivriers de grande consommation suite aux difficultés d’évacuation vers la ville. Naturellement, tous
les produits n’ont pas eu le même comportement sur le marché de biens et services. Ainsi, en raison de leurs poids, certains groupes de produits ont plus influencé la hausse de l’indice. Dans ces
groupes, l’on trouve notamment « produits alimentaires et boissons non alcoolisées » (+4,4 %), suite à l’augmentation des prix des postes «légumes» (+7,3%), « poisons et fruits de mer » (+0,4 %),
« viande » (+3,6%) et « huiles et graisses » (+16,0 %).
Mais, il y a aussi les groupes « logement, eau, gaz , électricité et autres combustibles » (+3,4 %) ; « transports » (+0,2 %) suite à la hausse des prix des postes
« services de transport » (+8,9 %) ; « enseignement » (+0,5 % ; « santé » (+7,6% ; « biens et services divers » (+13,3% ; « meubles, articles de ménage et entretien courant de la maison » (+0,7
%) et enfin «communication » (+9,7 %). Pour en savoir plus, il faut observer les détails relatifs aux différentes variations des groupes et quelques postes de dépenses repris dans le tableau
I.
Il y a lieu de relever que ce mois de janvier tombe juste après les fêtes de fin d’année caractérisées, entre autres, par une forte pression sur le taux de change
du FC en raison des paiements de salaires et avantages dus à certaines catégories, ainsi que sur les prix suite à un augmentation de la demande. Les prix ayant pris l’ascenseur lors des fêtes ont
toujours du mal à retrouver leur niveau réel et normal. C’est un phénomène constaté chaque année. Il va falloir sortir du contexte des fêtes pour évoluer progressivement vers une situation
normale.
Du coté du gouvernement et de la Banque Centrale du Congo, l’on fait de la stabilité macroéconomique une préoccupation majeure. L’objectif retenu pour le taux
d’inflation à fin 2011 est un taux à un chiffre. Cela revient à dire que la hausse des prix sera combattue par la mise en œuvre des politiques budgétaire et monétaire appropriées et une
coordination de ces politiques qui a fait ses preuves en 2010. Entre autres, l’objectif principal de la politique monétaire mise en œuvre par la Banque centrale reste la stabilité des prix. Et le
meilleur moyen de lutter contre la pauvreté est de protéger le pouvoir d’achat des couches défavorisées. L’inflation est un facteur nocif qui appauvrit plus les populations démunies. Voilà
pourquoi il faut la contenir. Dans le programme économique du gouvernement ( PEG2) appuyé par la facilité élargie de crédit du Fonds monétaire, la maîtrise de l’inflation est un critère de
performance à respecter.
Pour mémoire, sur le plan méthodologique l’indice des prix de l’INS est un indice de type Laespeyres qui couvre la consommation des ménages au sens de la
comptabilité nationale. La population prise en compte comprend l’ensemble des ménages africains résidant dans la ville de Kinshasa. Dans le panier de cet indice, il y a 482 variétés suivies dans
plusieurs points de vente répartis à travers la ville. Chaque mois, il est procédé à plus de 4873 relevés des prix. Tous les types de points de ventes sont concernés. La méthodologie utilisée est
identique à celle de 16 autres pays d’Afrique subsaharienne francophone. De ce point de vue, il y a un fort niveau de comparabilité avec les indices des prix de ces pays africains.
Didier Munsala Buakasa