Créé l 15-12-2011- 20h13 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le jeudi 15-12-2011 21H48 AFRIQUE REDACTION PAR :CONGO NOUVEAU
La RDC a connu d’immenses pertes sur la vente sous- évaluée de ces ressources minières au cours de cinq dernières années. Ceci ressort des documents rendus publics
par Eric Joyce, député britannique et président du groupe parlementaire multipartite du Parlement britannique pour la Région des Grands Lacs en Afrique.
En effet, apprend-on, des biens miniers congolais n’ayant fait l’objet d’un processus d’adjudication sont systématiquement vendus à des prix bien inférieurs à leur
valeur à des sociétés fictives situées exclusivement aux Iles Vierges britanniques (IVB), au terme des opérations très opaques non signalées par le gouvernement de la RDC. Ces sociétés fictives
n’auraient pas d’expérience connue dans les secteurs des mines ou des ressources et semblent avoir un ln avec l’homme d’affaires israélien Dan Gertler, révèle Eric Joyce.
Par rapport à la réelle valeur marchande des biens vendus, la perte totale pour le peuple congolais, au titre de des biens vendus ou du manque à gagner, est estimée
à plus de 5,5 milliards de dollars américains. Les documents publiés épinglent ici des biens issus de l’exploitation minière de Mutanda et Kansuki, de celle de la Société minière de Kabolela et
de Kipese (SMKK), de l’exploitation minière de Kolwezi, et de celle de Comisa/Frontier. Ces biens ont été vendus à un prix total dérisoire de 272 millions de dollars, alors que leur valeur
marchande globale est de 5 milliards 798 millions de dollars. La perte est donc de 5 milliards 526 millions de dollars.
Selon le député anglais, des membres du gouvernement de la RDC participent à ces transactions au détriment du peuple congolais qui ne jouit nullement d’immenses
ressources minérales congolaises. «Des documents prouvent que les ressources naturelles du Congo ne sont pas exploitées comme des sources de revenus légitimes pour le peuple congolais. Des séries
d’arrangements complexes entre le gouvernement du Congo et des sociétés fictives des IVB font en sorte qu‘un petit nombre de personnes s ‘enrichissent moyennant des pertes énormes pour le reste
de la population», indique le parlementaire britannique.
Le FMI épinglé...
Eric Joyce stigmatise le défaut du Fonds monétaire international (FMI) d’appliquer les initiatives de transparence à propos de ces opérations. Il rappelle qu’en
décembre 2009, le FMI a accepté qu’une marge de crédit de 551 millions de dollars soit consentie au gouvernement de la RDC dans le cadre du second programme économique du gouvernement.
En contrepartie de cette facilité de crédit de trois ans, l’Exécutif congolais a convenu de lever le secret sur Son secteur minier à travers une série
d’engagements. Il s’agit de la publication de toutes les ententes de partenariat entre des sociétés minières d’Etat et des entreprises du secteur privé, de la mise en place d’un processus
transparent d’adjudication des biens miniers de l’Etat; il y a également la publication des résultats de la renégociation entre 2007 et 2010 des contrats miniers conclus à l’échelle du pays, la
mise en oeuvre d’un programme de transparence appelé l’initiative de transparence des industries extractives (ITIE) et enfin l’établissement d’une agence anti-corruption nationale. Pour le député
britannique, le gouvernement congolais ne s’est pas conformé à ces conditions de prêts du FMI. «Le FMI a manqué de fermeté avec le gouvernement de la RDC». Et Eric Joyce de conclure: «Le peuple
congolais est propriétaire de ressources naturelles immenses. Avec des ressources qui sont évaluées à 24 billions de dollars, la RDC pourrait être le leader économique de l‘Afrique.
Malheureusement, la communauté internationale n‘est pas disposée à mettre fin aux opérations du genre de celle qui sont- décrites dans ces documents».
Martino Ngado