Crée le 31-12-2011-14h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le samedi 31-12-2011 14H00AFRIQUE REDACTION PAR :ARTV
Des enfants armés pour combattre à Bunia, à l'est de la RDC, juin 2003. REUTERS/Jacky Naegelen
La récupération du pouvoir par le peuple à travers un soulèvement
citoyen
Plus d’un mois après la publication de faux résultats des élections présidentielles en RD Congo, le régime dictatorial de Kabila est en train de
consolider ses assises face à une population résignée, qui attend que le changement soit fait par une miraculeuse main extérieure. Dans cette situation de résignation généralisée, où des leaders
politiques de l’opposition renoncent tacitement à leurs discours de changement en faveur d’une fausse réconciliation nationale, plusieurs de nos compatriotes ont été frappés par le courage du
responsable de la RPC, le colonel Richard Beiza qui a vu jute : Kabila et son contingent ne peuvent plier que par les mêmes armes qu’ils utilisent contre le peuple.
En effet, tout le monde a suivi nos messages sur la toile au sujet du mouvement insurrectionnel RPC dirigé par le Colonel Richard Beiza,
visant à chasser du pouvoir ce président hémiplégique. La fermeté, la puissance des mots utilisés par le responsable du RPC ont fortement interpellés les intellectuels Congolais afin de réveiller
l’énergie collective en la canalisant vers les changements rêvés par le peuple congolais. C’est une évidence : ce qui est dit clairement devrait formater les consciences pour un réveil
collectif.
Lorsque le responsable de la RPC, le Colonel Richard Beiza dit ceci : « Notre volonté et notre détermination à
faire changer les choses dans notre pays constituent la seule arme réellement efficace et rien ne pourra y résister ». Et comme a dit Salman Rushdie, l’une des
particularités les plus extraordinaires qui caractérisent les évènements humains, c’est que l’impensable devient pensable. […] L’entêtement collectif
ayant souvent des conséquences politiques profondes, faisons Nôtre cette réflexion de l’opposante birmane Aung Sann Suu Kyi: « Parmi toutes les libertés fondamentales
auxquelles les hommes aspirent pour vivre une existence pleinement digne, la libération de la peur est unique ; elle est à la fois un moyen et une fin… », la RPC est stupéfaite de constater que l’élite et tout le peuple congolais s’accommodent à cette situation de « ni guerre ni paix » à la grande satisfaction des
arnaqueurs au pouvoir à Kinshasa.
En parcourant notre bibliothèque, je suis tombé sur un livre passionnant écrit par Steve Crawshaw et John Jackson intitulé : Petits actes de Rébellion (janvier 2011). Ce livre a été préfacé par l’éminent M.Vaclav Havel (ancien président de l’ex République de Tchécoslovaquie décédé
le 20/12/11) qui disait ceci : « Aujourd’hui, des millions d’individus de par le monde vivent dans des circonstances qui paraissent ne jamais devoir changer. Mais ils ne
doivent pas oublier que les soulèvements qui ont eu lieu partout sont le résultat de toute une série d’actes individuels accomplis par des gens ordinaires et qui, mis bout à bout, ont rendu les
changements inévitables. […] Au cours de ma vie, j’ai été témoin à maintes reprises de ces petits actes et de leurs retombées, incomparablement plus grandes que ce que quiconque aurait
pu prédire à l’époque… ».
Nous estimons qu’au moment où des compatriotes comme notre responsable du RPC ( le Colonel Beiza), s’organisent pour faire face à la canaille au pouvoir
en RD Congo, les hommes et les femmes devraient se réunir partout au pays pour réfléchir sur des actes à poser afin de dégager, des reines du pouvoir, la bande à Kabila. Dans ce livre très
intéressant, j’ai pu épingler deux cas de rébellion populaire qui ont fait basculer les pouvoirs tyranniques et que j’aimerais soumettre à votre appréciation.
Le premier cas est celui des Philippines à l’époque du dictateur Ferdinand Marcos qui annonça la tenue de l’élection présidentielle pour le 07/02/1986
après avoir tué M. Benigno Aquino (le chef
de l’opposition). Malheureusement pour le président Marcos, l’épouse de l’opposant assassiné, Mme Cory Aquino, décida de se présenter comme
candidate. Il était de notoriété publique que Marcos devait truquer ces élections comme par le passé en ayant, s’il le fallait, recours à la violence. Pourtant, l’action commune de 30
informaticiennes contrecarra les tentatives de fraude du régime. Ces informaticiennes étaient responsables du dépouillement officiel du scrutin. Lorsque les autorités leur enjoignirent d’omettre
des voix favorables à Mme Cory Aquino, elles marquèrent leur opposition en sortant de la salle de dépouillement, invoquant des divergences d’opinion. Elles emportèrent avec elles les
preuves irréfutables des résultats de l’élection, c’est-à-dire les disques durs des ordinateurs ainsi que les listings. Elles s’empressèrent d’organiser une conférence de presse dans une église
en montrant les preuves, puis, redoutant la vengeance du pouvoir, partirent se cacher. Le gouvernement proclama la victoire de Ferdinand Marcos mais personne n’y a cru. Les évêques du pays firent
l’éloge de ces femmes qui avaient refusé de se salir en participant à une tentative de fraude électorale. La communauté internationale resta dubitative sans trop réagir, attendant la réaction du
peuple. Quelques temps après, des milliers de manifestants pacifiques défilèrent dans toutes les villes du pays. Encerclant les chars, ils exigèrent que soit reconnue la victoire de Cory Aquino.
La pression ne faiblira pas durant plusieurs jours et devant une situation d’insurrection généralisée, les USA poussèrent Marcos au départ et lui envoyèrent un hélicoptère pour le faire fuir avec
son épouse Imelda à destination d’Hawaï.
Le second cas est l’Ingouchie, petite république du sud de la Fédération de Russie, voisine de la Tchétchénie déchirée par la guerre, semblait être
devenue le bastion officiel du non-respect des lois. Lors des élections de 2007 organisées par le dictateur Ziazikov, peu d’Ingouches se déplacèrent jusqu’aux urnes, convaincus que le scrutin
serait de toute façon truqué. Ils n’avaient pas le sentiment que voter pût changer quoi que ce soit. Aussi, quelle ne fut leur surprise lorsqu’ils découvrirent les résultats officiels des
élections, selon lesquels un pourcentage extraordinaire (98%) des 163.000 électeurs Ingouches inscrits sur les listes aurait participé au scrutin. Et bien entendu, l’écrasante majorité s’était
prononcée en faveur du parti pro-Moscou, et donc de Ziazikov lui-même. Une campagne de protestation fut lancée, sous la forme d’une pétition. Sous les mots « Je n’ai pas
voté », les citoyens inscrivaient leurs nom, adresse et numéro de pièce d’identité. Plus de la moitié de l’électorat du pays prit part à cette action. Quatre-vingt-dix-mille électeurs
certifièrent qu’eux, du moins, n’avaient pas participé au vote. Ce qui signifiait que le chiffre avancé de 98% était pour le moins invraisemblable. Zaizikov déclara que tout cela était totalement
stupide et absurde. Les organisateurs de la campagne « Je n’ai pas voté » furent menacés de violentes représailles. Mais rien n’y fit : l’action continua. En 2008, face à
l’intransigeance des manifestants, Moscou contraignit son poulin Ziazikov à la démission. Le tyran avait été vaincu par des dizaines de milliers de citoyens et des citoyennes qui pour
toute arme avaient utilisé leur courage et quelques traits de stylo.
Edifiant, n’est-ce pas, toutes ces similitudes avec les conditions vécues récemment lors des élections générales en RD Congo. Et ces deux cas que j’ai
repérés parmi une vingtaine de petits actes de rébellion citoyenne encensent le courage, la persévérance et l’énergie de l’homme. Ils nous rappellent que l’esprit peut briser les chaînes
dictatoriales.
Nous avons la ferme conviction que la RD Congo regorge de talents malheureusement bloqués derrière le mur de l’argent facile. Il suffirait d’un élan
patriotique, d’un groupe de compatriotes engagés, pour libérer un irrésistible torrent d’énergie - enfuit dans une sorte de frustration collective - afin de provoquer le changement tant
attendu : celui qui s’enracine dans un mouvement social ayant une force de contagion.
Du balai, les compatriotes ! Allez, oust, dehors le Kabilisme ! De l’air frais pour 2012 !
Bonne et heureuse année à vous tous.
Fait à Zega, le 31/12/2011
Malcom MBOLI AZANDE
Secrétaire Général
Résistance du Peuple Congolais (RPC)