Crée le 08-01-2012- 12h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le lundi 08-01-2012 14H45 AFRIQUE REDACTION PAR : LA PROSPERITE
Après les homélies du Cardinal Laurent Monsengwo réclamant la justice, le rétablissement de la vérité…, l’Eglise catholique ne cesse de multiplier ses prêches
allant dans le même sens. C’est tout le sens de la grande messe organisée le samedi 7 janvier dernier, dans la matinée, à la paroisse Saint Joseph, située dans la commune de Kalamu. L’Abbé
Bosangia, prêtre à l’Archidiocèse de Kinshasa, a signé un document qui circule sur la toile. Un document qui définit les objectifs poursuivis : implorer la bénédiction de Dieu sur les assises de
l’Assemblée plénière et extraordinaire de la Conférence Episcopale Nationale du Congo, CENCO, qui vont se tenir à partir de ce lundi 9 au mercredi 11 janvier 2012 ; méditer, dans la prière et la
parole de Dieu, sur la situation particulière que la RDC traverse actuellement. Par ailleurs, répondant à ceux qui condamnent la position de l’Eglise par rapport à la politique, le prédicateur
s’est interrogé sur le fait que ces mêmes personnes applaudissent l’Eglise quand elle s’occupe du domaine de la santé, de l’éducation, domaines non religieux à première vue comme la politique.
Dans sa lecture de l’homélie, l’Abbé Kisonga a fait savoir que toute autorité vient de Dieu, mais pas nécessairement son exercice. Il a, au fait démontré cela par la lecture des Saintes écritures
en s’appuyant sur les textes de l’Apôtre Paul aux Romains et l’adresse de Jésus Christ aux Pharisiens. Ce n’est donc pas pour rien, a-t-il dit, que les deux textes sont souvent évoqués par les
acteurs politiques partisans jusqu’à en faire leurs textes préférés en ces termes : \" Toute autorité vient de Dieu\". Mais, en réalité tout exercice de l’autorité qui contrevient à la justice
rend cette autorité illégitime aux yeux de Dieu, car, poursuit-il, elle n’est pas dès lors, conforme à la loi de Dieu. C’est dans un esprit de méditation et de prière que cette grande messe a été
organisée à Saint Joseph, dans la commune de Kalamu, à Matonge. Cette grande messe était placée sous la bénédiction divine afin qu’il leur accorde l’assistance de son Esprit Saint, afin que les
responsables de la CENCO, qui entrent en Assemblée plénière aujourd’hui, sauf imprévu, arrivent, par leurs réflexions, à aider la Nation Congolaise qui traverse une situation peu
habituelle.
La pratique de la justice Dans le vif de son prêche, l’Abbé Kisonga est revenu à plusieurs reprises sur la pratique de la justice. «C’est une exigence pour tous, aussi bien pour le peuple que pour ceux qui incarnent l’autorité voulue par Dieu », a précisé le prédicateur. La mission prophétique de l’Eglise Parlant de la mission prophétique de l’Eglise, l’orateur a révélé que l’Eglise doit justement veiller à ce qui est appelé «les droits de Dieu» dont la justice pour son peuple. Pour appuyer cela, le prédicateur a avancé les références suivantes : 1 Rois 10,9 ; Pr 20, 28 ; 25, 5 ; 29, 4. Pour l’église, a expliqué l’officiant du jour, tout exercice de l’autorité qui contrevient à la justice rend cette autorité illégitime aux yeux de Dieu, car elle pas dès lors, conforme à la loi de Dieu. Aussi, a-t-il soutenu, l’Eglise ne peut \"se taire en pareille circonstance\". Mais au contraire, elle doit intervenir chaque fois que la dignité humaine est mise en jeu, a-t-il insisté. La charité définie… Evoquant la charité, il a reconnu que le respect du pouvoir civil est très honorable, et le respecter est un devoir civique, car, a-t-il insisté, la politique est même le lieu par excellence de la pratique de la charité. Poursuivant sous la même lancée, l’orateur a dit que cette charité apparaisse comme inspiratrice de l’action individuelle, mais aussi comme force capable de susciter de nouvelles voies pour affronter les problèmes du monde d’aujourd’hui et pour renouveler profondément de l’intérieur les structures, les organisations sociales, les organisations, les normes juridiques. Dans cette perspective, a-t-il argumenté, la charité devient une charité sociale et politique. Répondant à ceux qui condamnent la position de l’Eglise par rapport à la politique, le prédicateur a rappelé que ces mêmes personnes applaudissent l’Eglise quand elle s’occupe du domaine de la santé, de l’éducation, domaines non religieux à première vue comme la politique. Il a, par ailleurs, dit que l’Eglise dont on reconnaît le rôle d’évangéliser, doit justement tout évangéliser : les hommes aussi bien les structures et institutions de tous ordres. La Pros. Homélie de la messe du 7 janvier 2012 St Joseph, Matonge Introduction Frères et Sœurs, Lundi prochain, 9 janvier 2012, les Evêques de la RD. Congo, la CENCO, se retrouveront en Assemblée plénière extraordinaire ici à Kinshasa. Nous nous sommes rassemblés cette matinée pour implorer la bénédiction de Dieu sur les assises de l’Assemblée des Evêques.
Qu’il leur accorde l’assistance de son Esprit Saint pour qu’ils arrivent, par leurs réflexions, à aider notre Nation qui traverse une situation particulière de son histoire. Nous méditerons aussi sur cette situation de notre Nation dans la prière et dans le partage de la parole de Dieu, source de toute autorité. Homélie de la messe du 7 janvier 2012 Saint Joseph Matonge/Kinshasa Toute autorité vient de Dieu et non pas nécessairement son exercice Textes: I Sam 28, 15-18; Rom 13, 1-7; Mt 22, 15-22 A suivre de près le texte de l’Apôtre Paul aux Romains et l’adresse de Jésus aux Pharisiens, on s’aperçoit bien de la grande estime de la Parole pour l’organisation et le gouvernement des peuples et des sociétés et donc pour le pouvoir public. Ce n’est donc pas pour rien que les deux textes sont souvent évoqués par les acteurs politiques partisans jusqu’en en faire leurs textes préférés en ces termes : «toute autorité vient de Dieu ». De fait, dans les conditions normales des choses, le pouvoir civil est très honorable et le respecter est un devoir civique, car la politique est même le lieu par excellence de la pratique de la charité. Ainsi, faut-il toujours faire le nécessaire afin que la charité apparaisse non seulement comme inspiratrice de l’action individuelle, mais aussi comme force capable de susciter de nouvelles voies pour affronter les problèmes du monde d’aujourd’hui et pour renouveler profondément de l’intérieur les structures, les organisations sociales, les normes juridiques. Dans cette perspective, la charité devient charité sociale et politique : la charité sociale nous fait aimer le bien commun et conduit à chercher effectivement le bien de toutes les personnes, considérées non seulement individuellement, mais aussi dans la dimension sociale qui les unit. Mais, les Ecritures ne s’interprétant pas de façon isolée, peut-on vraiment affirmer que la Parole encense le pouvoir civil sans autre forme de procès ? Le texte du Premier livre de Samuel écouté en première lecture, montre que la Parole de Dieu ne s’arrêtera jamais de faire part des choses en face des attitudes humaines prêtes à l’utiliser pour des fins égoïstes. Aussi, exige-t-elle de la maintenir dans ses différents contextes et d’en respecter l’économie. Ainsi, Saul institué Roi en face de Dieu est vomi par le même Dieu pendant qu’il était encore roi comme nous l’évoquerons plus loin.
A ceux qui refusent à l’Eglise de parler de la politique alors qu’ils l’applaudissent quand elle s’occupe du domaine de la santé ou de l’éducation, domaines non religieux à première vue comme la politique, nous demandons de toujours terminer la phrase de Jésus en Mt 22, 21 : « Rendez à Dieu ce qui est à Dieu ». Autant l’on doit respecter les organisations sociopolitiques légitimes des hommes, autant sinon plus, on doit craindre Dieu et donc respecter l’ordre qu’il établit. L’Eglise dont on reconnaît le rôle d’évangéliser, doit justement tout évangéliser : les hommes aussi bien que les structures et Institutions de tous ordres (politiques, économiques, …) En effet, la suite de la phrase que nos contemporains partisans ont l’habitude d’omettre insinue que César lui-même et pas seulement le peuple sous son autorité, doit «rendre à Dieu ce qui est à Dieu ». Il se pose ainsi ici, un double problème par rapport à l’autorité politique : celui de sa légitimité et de la pratique de la justice selon les exigences de Dieu. De fait, s’il est vrai que «toute autorité vient de Dieu » (Rm 13, 1) dans ce sens que Dieu veut l’autonomie des hommes qui doivent s’organiser en société qui, à son tour, nécessite une autorité en tant qu’«un instrument de Dieu pour… conduire au bien » (Rm 13, 4), il n’est pas moins vrai que tout exercice de l’autorité ne vient pas de Dieu. Car, on le sait, l’on ne peut obéir qu’à une autorité légitime et à des lois justes et non par exemple, à une prescription issue de la tricherie. Et la légitimité ici va jusqu’à la conformité de la manière d’exercer le pouvoir avec la volonté de celui qui a établi toute autorité, c’est-à-dire avec la volonté de Dieu de qui vient justement, toute autorité. En effet, l’autorité ne s’exerce légitimement que si elle cherche le bien commun du groupe considéré et si, pour l’atteindre, elle emploie des moyens moralement licites. S’il arrive aux dirigeants d’édicter des lois injustes ou de prendre des mesures contraires à l’ordre moral, ces dispositions ne sauraient obliger les consciences. «En pareil cas, dit le catéchisme de l’Eglise catholique, l’autorité cesse d’être elle-même et dégénère en oppression» (n°1903). Au début de l’Eglise, en face du succès de la prédication des Apôtres et des merveilles advenues au nom de Jésus, le chef du sanhédrin leur dit : «Nous vous avions formellement interdit d’enseigner en ce nom-là. Or voici que vous avez rempli Jérusalem de votre doctrine ! Vous voulez ainsi faire retomber sur nous le sang de cet homme-là » Pierre répondit alors, avec les apôtres : «il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Act 4, 28 -29).
Aujourd’hui, l’Eglise de Kinshasa et d’ailleurs en RD Congo, en commençant par son Pasteur le Cardinal Laurent Monsengwo, prêche la vérité, condamne toute tricherie et tout mensonge, se souvenant bien plus de cet enseignement du Cardinal Malula d’heureuse mémoire qui disait : «je préfère être crucifié pour la vérité que de crucifier la vérité ». Par des multiples moyens, en commençant par des injures et menaces à travers les medias, l’on est en train de lui interdire de dénoncer les anti-valeurs et de dire la vérité. Quelle pourrait alors être notre réponse si non celle de Pierre, avec les Apôtres : «il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes ». L’on comprend ainsi, pourquoi, dans l’Ancien Testament par exemple et effectivement, il est arrivé que Dieu vomisse des rois ou des pasteurs que lui-même avait établi, car il les avait trouvé «selon son cœur», une fois qu’ils ont abandonné sa volonté, ce qu’il attendait d’eux ou qu’ils se sont pervertis (cfr Ez 28,1-19 ; 34, 1-10 ; 1Sam 13,14 ; 28,15-19, …) Quant à la pratique de la justice, cela est une exigence pour tous : aussi bien pour le peuple que pour ceux qui incarnent l’autorité voulue par Dieu. Or justement, l’Eglise doit veiller à ce que l’on pourrait appeler «les droits de Dieu» dont la justice pour son peuple (1 R10, 9 ; Pr 20, 28 ; 25, 5 ; 29,4). C’est ainsi que la mission prophétique de l’Eglise, à la suite des prophètes et de Jésus lui-même, fait obligation à l’Eglise, de rappeler à tous, y compris les gouvernants, l’exigence de la justice, de la paix et de la vérité à tous les niveaux. N’est- ce pas que la bonne nouvelle du salut apportée par Jésus-Christ, c’est la justice nouvelle (cfr Mt 5 -7). N’est ce pas que l’enfant Jésus de Noël est le prince de la paix ? N’est ce pas que Jésus s’est dit être la vérité (Jn 14,6). Ainsi, tout exercice de l’autorité qui contrevient à la justice rend cette autorité illégitime aux yeux de Dieu, car elle n’est pas dès lors, conforme à la loi de Dieu. Et l’Eglise ne peut se taire en pareille circonstance. Au contraire, elle doit intervenir chaque fois que la dignité humaine est en jeu et rappeler que «César doit rendre à Dieu ce qui est à Dieu s’il veut qu’il soit rendu ce qui est à lui». Amen. Abbé P. BOSANGIA Ile B., Directeur du Centre « Lindonge ».