Crée le 27-01-2012- 09h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le vendredi 27-01-2012 - 20H35 AFRIQUE REDACTION PAR :PHARE
Après s’être auto-proclamé « Président de la République » au terme de l’élection présidentielle du 28 novembre 2011 et avoir prêté le « serment constitutionnel » en
cette qualité le vendredi 23 décembre 2011 dans sa résidence, Etienne Tshisekedi a annoncé, lors de sa conférence de presse du vendredi 20 janvier dernier, que cette date venait de marquer son
entrée officielle en fonction. Afin de matérialiser cette option, il a demandé à son « peuple » de bien vouloir se joindre à lui le jeudi 26 janvier 2012 afin de l’accompagner de la commune de
Limete jusqu’au Palais de la Nation, à Gombe, siège de la Présidence de la République.
Comme promis, le président national de l’UDPS (Union pour la Démocratie et le Progrès Social) est effectivement sorti de sa résidence de la rue Pétunias, pour
tenter
de forcer les barrières de la police qui tiennent en tenaille, jour et nuit et ce, depuis près de deux mois, le périmètre de son habitation. Mais son escorte n’a
pas pu progresser au-delà du rond-point de la 10me. Accueillie par des tirs nourris des éléments en tenues de la Police Nationale Congolaise, qui ont usé de balles réelles, elle a été contrainte
de rebrousser chemin.
Selon des sources proches de l’Opposition, trois membres de sa garde rapprochée ont et grièvement blessés et évacués d’urgence vers la Clinique Bondeko où leur état
de santé est jugé fort préoccupant. Quant à Etienne Tshisekedi ses proches collaborateurs ainsi qu’une poignée de leaders de partis de l’Opposition alliés à l’UDPS qui faisaient partie de sa
suite, ils s’en sont tirés sans dégâts.
Les mêmes sources ont fait état de plusieurs autres blessés dans les rangs des combattants mobilisés pour la circonstance. Deux d’entre eux auraient succombé à
leurs blessures.
Mais ce bilan n’a pu être confirmé par des sources indépendantes.
Limete « militarisé » depuis la veille au soir
A en croire des occupants des habitations des quartiers « Résidentiel » et « Industriel » de Limete, leur secteur était bouclé par des forces de l’ordre, habillés
en tenues de la police, depuis la veille au soir. Cette militarisation était liée à l’annonce de Tshisekedi d’aller prendre possession du bureau présidentiel au Palais de la Nation, fait confirmé
lors de la Conférence de presse animée mercredi après-midi par plusieurs ténors de l’Opposition au siège de RLTV (Radio Lisanga Télévision). A ce sujet, des messages écrits, qualifiés de tracts
par les autorités civiles et militaires de la ville, ont été distribués aux combattants et sympathisants du Sphinx de Limete et de ses alliés politiques.
En dépit de la large diffusion de l’information relative au mouvement de Tshisekedi vers le Palais de la Nation, aucune colonne n’a pu se mettre en marche. Le
Président National de l’UDPS lui-même a été repoussé jusque chez lui à coups de balles. Quant aux rares combattants ou curieux qui ont tenté se présenter à Limete, ils étaient systématiquement
pris en chasse par des éléments de la police munis d’armes automatiques, de gaz lacrymogènes et de matraques. Là circulation automobile était totalement neutralisée sur le petit boulevard situé
du côté du quartier Résidentiel.
Tout mouvement d’entrée ou de sortie était interdit aux personnes, aux véhicules et aux motocyclistes au niveau de la 10me rue (siège de l’UDPS et ministère Amen)
ainsi que des rues Cannas, Zinnias et Pétunias. Tout attroupement, en rapport ou non avec l’activité de Tshisekedi était dispersé sans sommation.
Compte tenu de sa position de zone de transit pour le transport en commun, Limete connaît matin, midi et soir une forte fréquentation de fonctionnaires, étudiants,
élèves, ouvriers, vendeurs et vendeuses des marchés, débrouillards, chômeurs... Aussi, la police ne faisant pas de différence entre ceux-ci et les combattants, il a régné hier une ambiance de
chasse à l’homme, marquée par des rafles, violences physiques et rackets sur des innocents. Les gaz lacrymogènes et les matraques ont causé pas mal de dégâts sur des foules des gens qui ont le
malheur s’y retrouver.
Jusque tard dans la soirée, des policiers armés jusqu’aux dents et prêts à fondre sur quiconque leur paraissait suspect patrouillaient dans les environs de la
résidence d’Etienne Tshisekedi. On croit savoir la mise en résidence surveillée de ce dernier, qu’aucune autorité civile ou policière n’ose assumer, va être renforcée.
Kimp