Créé le 28 -04-2011 à 07h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le jeudi 28 - 04-2011 21 h00 | AFRIQUE REDACTION PAR : LE PALMARES
Les opérations d'enrôlement au Nord-Kivu et particulièrement dans la ville de Goma ne se déroulent pas à la satisfaction de la population, surtout des jeunes et
nouveaux électeurs qui en appellent au pouvoir pour leur faciliter obtention correcte de leur carte électorale
Les bousculades de la population aux bureaux de vote où se déroulent depuis trois semaines les opérations d'inscription au rôle électoral deviennent des scènes
courantes dans la province du Nord-Kivu, particulièrement dans le chef-lieu Goma.
Une ronde dans quelques bureaux d'enrôlement de cette ville, celui de la commune de Goma, par exemple, comme ceux des quartiers périphériques tel Monigi, fait
constater un indéniable engouement de la population mais aussi son dépit devant les entraves rencontrées pour obtenir notamment le jeton donnant accès au bureau de vote.
Bien avant l'ouverture des bureaux intervenant généralement à 6 heures du matin, les électeurs de toutes catégories, jeunes gens et jeunes filles, hommes et femmes
adultes, répondent à l'appel à l'enregistrement et se présentent promptement pour s'acquitter de ce devoir civique.
Les éléments de la police commis pour assurer l'ordre à ces bureaux sont souvent dépassés à maintenir la discipline quand ils ne participent pas carrément à la
contrer en favorisant les personnes qui les soudoient pour vite accéder auprès des agents de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) chargés de distribuer les jetons de
présentation devant les enrôleurs.
Exaspérés par ce désordre qui se constate et qui privilégie des nantis ou proches vite servis au détriment des premiers arrivés contraints de traîner vainement des
heures durant, beaucoup de jeunes et des femmes mêmes font exploser leur déception face à ces déplorables manoeuvres.
Au quartier Monigi, par exemple, la population s'est plusieurs fois indignée de voir des groupes d'électeurs amenés par des notabilités non autrement identifiées,
pour se résigner sans pouvoir protester face à ces pratiques. Ainsi beaucoup de démunis qui passent plusieurs jours sans être servis 'se sont découragés et abandonnent la partie.
Risque d'exclusion d'un important électorat !
Beaucoup de jeunes parvenus seulement maintenant à l'âge d'élire et qui se butent aux difficultés d'obtenir la carte électorale pour des raisons diverses, notamment
la non possession du moindre document d'identification ou le refus par les agents de la CENI des pièces considérées de fausses qu'ils présentent en arrivent à crier leur révolte.
A la commune de Goma, quelques jeunes ont carrément exprimé leur ras-le-bol.
Nous, on vient d'atteindre l'âge de voter, et voilà qu'on ne nous facilite pas l'obtention de la carte d'électeur, sans nous dire ce que nous devons faire pour
avoir ce document qui est aussi une pièce d'identité, alors qu'on voit plusieurs personnes suspectes en être servis.
Trop, c'est trop ! Il faut que les autorités veillent â conduire correctement ces opérations d'enrôlement, sinon nous allons assister à l'exclusion d'un important
électorat ici chez nous
Pourquoi ne peut-on pas organiser cet enrôlement en toute transparence et sérénité, sans précipitation, renchérit un autre jeune, puisqu'il faut que nous tous les
Congolais à l'âge d'élire puissions remplir ce rôle civique ? il ne faut pas qu'on nous embrouille par des politiciens pressés on ne sait pour quelles raisons. On doit prendre le temps nécessaire
d'organiser de bonnes et paisibles élections ! »
Des femmes d'abord silencieuses, et finalement emballées elles aussi, ont également exprimé leurs avis en indiquant qu'elles sont déçues de constater des intrigues
visant nettement à exclure des citoyens de bonne foi et bien disposés à obtenir la carte électorale qui est aussi la pièce d'identité des Congolais dans le pays.
La crainte de ne pas parvenir à enrôler tout l'électorat disponible n'est pas seulement ressentie par les déçus pour rejet ou longue et vaine attente à
l'enrôlement, mais même par ceux qui obtiennent la carte d'électeur. Une personne remarquée dans ce groupe d'enrôlés, a, après avoir patiemment et longuement attendu son tour d'être enregistré,
exprimé elle aussi son dépit.
“Il n'est pas normal qu'on cherche toujours à compliquer ces opérations d'enrôlement électoral, déclarera-t-il. Il ne faut pas qu'on frustre toujours le Congolais
dans son simple droit civique d'obtenir sa carte électorale considérée de surcroît de pièce d'identité nationale, quelque provisoire qu'elle puisse être.
Il se constate un retour de diversion politique visant à flouer une fois de plus la population à qui on se fiche de présenter la réelle situation du pays pourtant
ayant bien entamé sa remise sur les rails et sa reconstruction sous le mandat actuel du président Joseph Kabila.
C'est trop masquer les choses que de ne reconnaître aucun mérite des actions de ce dernier et mettre sur son dos dans la perspective d'un vote sanction tout ce qui
n'a pas pu être réalisé en quatre ans de l'actuel mandat finissant.
Un dépit apparu : un signe d'un message à saisir
Au pouvoir de saisir cette inquiétude et de déjouer, parce qu'il est encore temps, les obstacles que les impénitents criminels politiques ourdissent de récidiver.
Il n'est pas certain que les jeunes et le reste de la population ne cherchant que leur modeste place au soleil dans leur pays la RDC soient prêts à cautionner une fois de plus ceux qui les ont
toujours roulés sans rien entreprendre de tel que ce que l'on voit s'accomplir sous le mandat actuel de Joseph Kabila. L'indignation des électeurs du Nord-Kivu déçus des louches manoeuvres qui se
constatent dans les opérations d'enrôlement en cours apparaît un signe dont il est important de saisir le message.
LP/Dcongo.net