Créé le 05 -05-2011 à 12h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le jeudi 05- 05-2011 | 09 h00 | AFRIQUE REDACTION PAR : LE POTENTIEL
Ce n’est pas pour la première fois qu’il y a mort d’homme sur le fleuve Congo et ses embouchures. Ce n’est pas pour la première fois non plus qu’il y a mort d’homme
sur nos lacs.Ce n’est pas pour la dernière fois non plus que de tels drames vont devoir survenir sur les différents cours d’eau de la République.
C’est devenu une habitude : la comptabilité macabre est presque tout le temps au rendez-vous sur certaines de nos rivières comme il en est le cas sur nos lacs. En
effet, il ne se passe plus un trimestre sans que l’on enregistre, quelque part dans le pays, un naufrage sur ces différents cours d’eau.
Hier, le lac Kivu a été le théâtre d’un naufrage qui a fauché la vie à une centaine de personnes. Aujourd’hui, c’est la rivière Kasaï qui est de nouveau frappée par
un mauvais sort comme si elle était poursuivie par le signe indien.
En attendant d’avoir le nombre exact de personnes qui se trouvaient à bord de la baleinière qui voguait sur la rivière Kasaï, à une centaine de km de Tshikapa,
ainsi que de morts, ce nouveau drame qui s’ajoute aux précédents –dans des circonstances presque similaires – doit interpeller les autorités nationales pour qu’elles puissent, cette fois-ci,
prendre des mesures efficaces face à une problématique qui semble les dépasser.
Dans tous les cas, lorsqu’on regarde la manière dont le secteur de la navigation fluviale et lacustre est géré, il n’est pas nécessaire d’être devin pour constater
que l’on se trouve en plein dans un bordel qui a dépassé le seuil du supportable.
Le gouvernement de la République a révoqué la ministre des Transports et Voies de communication. C’est bien d’avoir agi ainsi. Surtout lorsqu’on sait que – le
porte-parole du gouvernement l’a si bien souligné – « ces catastrophes sont causées non seulement par des éléments naturels mais aussi par la négligence, l’inconscience et l’incompétence de
certains agents publics et privés intervenant dans le secteur de la navigation dans notre pays ». Mais, cela ne suffit pas. Il faut s’attaquer avec des « armes » bien appropriées et avec beaucoup
d’efficacité à un mal qui est beaucoup plus profond qu’on ne le pense.
Pas question donc de s’attaquer aux épiphénomènes. Il y a lieu de prendre le mal à bras-le-corps si l’on tient à engager ce secteur dans une nouvelle ère qui aura
alors tordu le cou à tout ce qui en a fait jusque là le décor, à savoir les vraies causes de la situation que les uns et les autres déplorent à l’instar de deux derniers naufrages du lac Kivu et
de la rivière Kasaï.
La question que l’on doit se poser aujourd’hui est celle de savoir si les choses vont effectivement changer dans le bon sens. Rien, dans tous les cas, ne semble
indiquer que les surcharges, la vétusté des embarcations et surtout le mauvais état des voies navigables dans le réseau hydrographique du Congo par manque de dragage et de feux de balisage vont
disparaître comme par un coup de baguette magique.
« Cela nous colle tellement à la peau que la modernisation du secteur de la navigation fluviale et lacustre exige un nouvel ordre », fait remarquer un expert en la
matière qui regrette le fait que l’Etat ne contrôle plus ce secteur. Etat ne contrôle plus ce secteur.