Quantcast
Channel: AFRIQUE REDACTION . L'information en continu ! Afrique au cœur de l’actualité...Infos News sur la RDC, les brèves de la dernière minute. Synthèse sur l’actu internationale. rdcongo-kinshasa, Nord et Sud KIVU, Kinshasa, Bas Congo, Dongo, Equateur, Maniema, Lubumbashi, les deux Kasai. Rédacteur en Chef : BONGOS Roger
Viewing all articles
Browse latest Browse all 14381

PARLEMENTAIRES EN REBELLION CONTRE LA RAISON : Démocratie assassinée au Palais !

$
0
0

Créé le 13 -06-2011 à 09h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le LUNDI I 13- 06-2011 | 13h43| AFRIQUE REDACTION PAR :  AFRICANEWS


 

Quand l'article 10 de la loi électorale suscite débat au Sénat, à l'Assemblée nationale, un député MLC, Jean-Lucien Bussa, inspire une commission anti-démocratique et s'illustre par des insultes contre la presse et les électeurs, qualifies de chiens !

En RD-Congo, l'actualité met en lumière deux réalités lourdes de conséquences à la veille des élections présidentielle et législatives programmées en novembre 2011 : le débat sur l'article 10 de la Loi électorale qui a tendance à exclure du jeu électoral une partie des compatriotes, des cadres RDcongolais et la mise en place, à l'Assemblée nationale, d'une commission qui -c'est une grande première- a convoqué samedi 11 juin un journaliste, Hugues Michel Mukebayi Nkoso de CONGO NEWS, suite à une publication consacrée au relevé des présences des députés. La fameuse commission s'est carrément substituée à l'Observatoire des médias congolais -OMEC. Un de ses membres, le député de Masimanimba Garry Mabongo Katembo a même promis de peser de tout son poids pour que CONGO NEWS soit fermé. Et dire que c'est cette même Assemblée nationale qui retarde la mise en place du Conseil supérieur de l'audiovisuel et de la communication -CSAC. La démocratie est en danger au Palais. Les parlementaires ont perdu la raison. 

Au Sénat, la plénière de ce lundi 13 juin s'ouvre sauf imprévu avec le débat sur un article chaud, l'article 10 de la Loi électorale qui installe une confusion dans sa formulation. Notamment entre incompatibilité et inéligibilité. Les experts en droit affirment que l'article est aussi sélectif en ce sens qu'il exige aux seuls mandataires des établissements publics, candidats à des postes électifs, de présenter une lettre de démission avant de postuler. Mais les mandataires des anciennes entreprises publiques devenues sociétés commerciales, services publics ou sociétés d'économie mixte, du Président de la République, des ministres.., ont un traitement particulier. Ça s'appelle deux poids, deux mesures. La tension est vive. La démocratie est devenue ségrégationniste. A la base, les parlementaires qui ne veulent pas observer la symétrie des textes. Puis vient le scandale de la Commission surréaliste de Bussa. Ce devait être une information banale, à la portée de tous. Sauf que la révélation par Michel Mukebayi de CONGO NEWS du relevé des présences des députés à la session d'avril lui a valu d'être entendu par des députés révoltés, qui se sont découvert la vocation, de juges, se sont substitués à l'OMEC et ont voulu pousser le confrère à dévoiler sa source.

Colère injustifiée

L'acte a de quoi faire glousser, mais dans la presse, pas certain qu'elle fasse rire parce que liberticide. Les députés se sont trompés. Largement. Ils ont soupçonné leur propre speaker, le PPRD Evariste Boshab Mabundj, d'avoir servi CONGO NEWS en mettant à la disposition de son directeur, Michel Mukebayi Nkoso, le relevé des présences à l'Assemblée nationale du 15 mars au 25 mai 2011. Huit pages sur seize, c'est l'espace réservé par CONGO NEWS à la publication du fameux relevé, preuve absolue de l'absentéisme qui a élu domicile à l'hémicycle sous la présidence de Boshab. Agacé, le speaker avait menacé de dénoncer cet absentéisme notoire en rendant public le relevé des présences des déshonorables députés. Il n'en fallait pas plus pour jeter l'anathème sur Boshab et son bureau après la fuite dans la presse. Malgré les dénégations du 1er vice-président du bureau de l'Assemblée nationale, Bons Mbuku, qui présidait la séance de samedi dernier, une motion incidentielle de Jean-Lucien Bussa Tongba, député et secrétaire général adjoint du MLC, a donné lieu à la constitution d'une commission d'enquête parlementaire comportant un représentant de chaque groupe parlementaire et dont la direction a été confiée au FONUS Emery Okundji. Et pourtant le constat est bel et bien triste: sur 28 plénières tenues du 15 mars au 25 mai 2011, certains députés totalisent 28 absences. Parmi eux, des figures de proue et des poids lourds de la majorité présidentielle -MP. En principe, ces absentéistes devraient être invalidés conformément aux articles 106 et 107 du règlement intérieur de l'Assemblée nationale qui stipulent, entre autres, que le relevé des présences est publié à la fin de chaque session et que le député qui s'absente de façon non justifiée et non autorisée à plus d'un quart de séances d'une session perd son mandat. Voilà, ce qui aurait dû être au centre des préoccupations des députés samedi, s'ils tenaient vraiment à se montrer légalistes, républicains, responsables, respectueux des lois et règlements qu'ils votent, et ' respectueux de leurs électeurs. Comme leur speaker, Evariste Boshab, qui a capitulé devant sa responsabilité d'appliquer le règlement de l'Assemblée nationale dans toute sa rigueur, ils ont préféré jouer à la politique de l'autruche en bottant en touche. Le principe d'économie psychologique les a amenés, avec une parfaite hypocrisie, à déplacer le débat du terrain de l'absentéisme parlementaire à celui de la .perte de la raison, de la trahison, comme pour dire que nos députés sont régis par la loi de la «Camora», la loi du silence, à l'instar des maffiosi italiens. Terrible parallèle imposé par la réalité des faits. Pour noyer le poisson, la sanction attendue contre les députés absentéistes s'est muée en imprécations contre la presse et les électeurs.

Bussa, la démesure!

A la lecture de la publication du relevé de leurs présences dans la presse, les députés n'ont pas caché leur colère et ont immédiatement accusé le bureau de l'Assemblée nationale, notamment Boshab, d'avoir orchestré la fuite pour les dénigrer. Le MLC Jean-Lucien Bussa a levé une motion incidentielle pour dénoncer cette campagne de dénigrement. Du haut de la tribune de l'Assemblée nationale, il a affirmé: «Le journal a obtenu le document par nos services. Nous devons tenir notre bureau pour responsable. Si la fuite a été organisée, dans ce cas aussi notre bureau doit répondre. Pourquoi s'est-il permis une telle énormité ? Nous savons qui est véritablement absent ou présent. Notre honneur et notre dignité ne doivent pas être remis aux chiens». Ouvrons une parenthèse : l'expression a été empruntée de la classe politique française, reprise d'une expression célèbre. Présentant ses voeux à une centaine de personnes, l'ancien Premier ministre français Pierre Bérégovoy, alors maire de Nevers, dans le département de Nièvre, avait accueilli son public à froid en révélant partiellement certaines attaques dont il venait de faire l'objet en déclarant: «je ne pardonnerai jamais aux chiens qui tentent aujourd'hui de me salir». Les chiens étaient sans conteste les journalistes! Le drame, explique-t-on, a atteint profondément François Mitterrand. L'ex-président français n'a certainement pas compris le trouble profond qui rongeait son Premier ministre. L'on rapporte qu'il a gardé pendant un an sur son bureau ce feuillet sur lequel Bérégovoy avait rédigé de sa main dans le train qui l'emmenait vers Nevers, le fameux passage du discours qu'il devait prononcer à ses obsèques:

«...Toutes les explications du monde ne justifieront pas qu'on ait pu jeter aux chiens l'honneur d'un homme.,. ». Si Bérégovoy estimait que son honneur était une valeur sur laquelle il ne pouvait transiger, Mitterrand qui s'y était mal pris, a vu un tsunami s'abattre sur lui. Et Bussa n'a pas pu s'épargner ce mal. Le député MLC a cru bon de reprendre l'expression qu'il a du reste mal exploitée. Cette mauvaise exploitation l'a amené à verser dans la démesure en insultant la presse et les électeurs. Ou les députés n'ont pas de compte à rendre aux électeurs qu'ils estiment mal placés pour connaître via la presse leurs fréquences aux plénières. Ou l'honneur des représentants du peuple est plus précieux que celui de leurs électeurs. Tant que chaque député à une responsabilité directe et est comptable de ses actes vis-à-vis de ses électeurs en même temps qu'il doit se soumettre à la loi, Bussa ne peut jamais s'interloquer de voir le relevé de leurs présences dans la presse. Passer outre les lois de la République ou le Règlement intérieur d'une institution où l'on siège n'est en tout cas pas une valeur. Et dans ce cas, les journalistes et les électeurs ne sont pas des chiens. Parenthèse refermée. Le 1er vice-président Bons Mbuku n'a pas tardé à réagir face à la motion de Bussa. Tout en rappelant les articles 106 et 107 du règlement intérieur de l'Assemblée nationale qui stipulent que le relevé des présences et absences doit être rendu public à la fin de la session, Mbuku a déclaré que le bureau a été surpris en lisant la presse.

La belle leçon de Mukebayi

Pour couper court à tout soupçon, une commission d'enquête, comportant un membre par groupe parlementaire, a été créée pour établir les responsabilités. La commission s'est mise au travail le même jour. Et un de ses tous premiers hôtes: Mukebayi Nkoso. Le directeur de CONGO NEWS s'est comporté en légaliste. Il sait que la Loi soumet quiconque de se présenter devant une commission d'enquête parlementaire. Pendant l'audition, le confrère a été surpris d'entendre les députés lui demander sa source d'information et chercher à savoir en vertu de quoi il a publié cette liste. La réponse de Mukebayi l'a été à peu près en ces termes : «Vous députés, vous n 'avez pas le droit de me demander de citer ma source; la loi ne vous l'autorise pas. Me soumettre à votre requête, c 'est participer à l'entreprise de musellement de la presse et de l'assassinat de la démocratie. Et tant que citoyen et électeur, je suis dans mon bon droit d'avoir un droit de regard sur ce qui se passe au Parlement et dans toutes les autres institutions». Belle leçon à l'endroit des députés qui ont tendance à oublier que l'Assemblée nationale est le lieu par excellence des débats et est donc contrainte à la transparence. Belle leçon pour les députés qui veulent ignorer la loi qui protège le journaliste, et ses sources. Voilà des députés déterminés à couvrir certains de leurs collègues qui jouent à l'école buissonnière pendant qu'ils sont grassement rémunérés par le contribuable pour cause de service public et qui se permettent de donner des leçons quand ils sont pris en flagrant délit d'absentéisme, quand ils ne s'érigent pas en procureurs de la République.

La menace de Mabongo, un coup d'épée dans l'eau

Un de leurs défenseurs, Bussa, est devenu un vrai poids pour l'Assemblée nationale. Comme cet autre député membre de cette commission atypique, Garry Mabongo, qui a carrément menacé de fermer CONGO NEWS. Il suffit à Mabongo de lire l'avis de l'Américain Jefferson pour qu'il se rende compte de l'importance de la presse dans une société démocratique tire article en page 5 Sa menace est donc un coup d'épée dans l'eau. C'est clair. Mabongo doit aussi se rendre à l'évidence qu'avec ce profil absentéiste désormais bien connu de l'opinion nationale et internationale, le député RD-congolais a touché le fond du ridicule et de l'irresponsabilité.

Individuellement et collectivement, les conséquences doivent nécessairement en être tirées au plus haut niveau de l'Etat. Plus que jamais, Boshab est face à ses responsabilités de président du bureau de l'Assemblée nationale. Sinon, ce sera la sanction générale et généralisée qui attend toute cette race rare aux prochains scrutins. Les actes déplorables des Parlementaires ne s'arrêtent malheureusement pas là : l'on épingle entre autres leur incapacité à trancher de manière claire et nette, à la veille d'une période aussi sensible comme celle des élections, le débat sur l'après 6 décembre 2011.

                                                          Achille Kadima Mulamba & Octave Mukendi 


Viewing all articles
Browse latest Browse all 14381

Trending Articles